vendredi 29 juillet 2011

Le problème n° 1 pour notre santé : l’évolution des systèmes de santé et des services sociaux ?

Vous nous avez parlé du manque d'informations et de formation des
professionnel-le-s de la santé, des services sociaux...


« Quand j’ai dit à mon gynéco que j’étais lesbienne il a noté « n’a
jamais eu de relations sexuelles » dans son dossier ».


« Prendre un rendez-vous pour une thérapie de couple, par téléphone et
s'entendre dire, en toute bonne foi, «et comment s'appelle Monsieur?», ca n'aide pas! ».


« Prenez-vous la pilule? Non? Vous n'utilisez pas de moyens de
contraception? Utilisez bien les préservatifs hein! ».

« Les lesbiennes sont vierges et il est important de respecter cela ». Ainsi parle une gynécologue à une conférence sur la santé des lesbiennes…

Les LESbiENNES expriment souvent combien les préjugés de leur prestataires de soin représentent un poids pour elles : choisir un prestataire qui sera correct n'est pas facile. Parce que la publicité est interdite pour les prestataires de santé, il ne peut pas exister une liste officielle des prestataires formé-e-s sur ces questions. Nous vous avons donné quelques « trucs » pour choisir votre prestataire dernièrement sur ce blog.


Car souvent, c'est via le bouche à oreille entre amies, sur des forums internet que nous nous renseignons. Parfois, il faut changer de prestataire. Autant de fois que nécessaire. Certaines d’entre nous ne vont plus se faire soigner dans des circuits traditionnels.

Devoir pesez le pour et le contre avant de dire ou pas, au-à la professionnel-le son orientation sexuelle. Devoir éventuellement le lui rappeler régulièrement, rendez-vous après rendez-vous. Tout cela complique l'accès aux soins de santé et aux services sociaux, crée des barrières à l'accès aux soins.

Ces services sont d’ailleurs sous-utilisés par les lesBIennes... « On a parfois le sentiment de ne pas être traitées et soignées à égalité ».

L'accompagnement peut alors même être contre-productif et devenir une source directe de mauvaise santé, càd "iatrogène" dans le jargon médical.

Les préjugés des prestataires peuvent avoir pour conséquence des discriminations ouvertes, qui peuvent être très différentes, de la plus banale et fréquente remarque : « vous avez déjà réfléchi à votre homosexualité ? » à d'autres, dramatiques, comme des mutilations « Ils m'ont « soignée » en m'excisant. J'ai tout le temps des infections et ils ne m’écoutent pas, ils me disent : prenez bien votre pilule ! ».

Mais les préjugés peuvent aussi se traduire par une discrimination moins visible: les prestataires, même non lesbophobes, n’incluent pas forcément une prévention qui tienne compte des besoins spécifiques des femmes lesBIennes. Par exemple, il n'existe pas forcément une bonne information et formation des prestataires sur le fait que les IST (Infections transmissibles par le sexe et le sang), dont notamment le HPV (Human Papilloma Virus), sont véhiculées aussi chez les lesBIennes. Et comme les lesbiennes vont moins souvent chez les gynécologues puisqu’elles bénéficient moins d’un suivi au sujet de leur contraception et que les gynécos pensent moins à leur faire des frottis... Le bât blesse...



L’orientation sexuelle des patientes a donc des implications en terme de parcours de soin et de santé. Et tant qu’il n’y a pas de réelle prise en compte de cela dans la formation initiale et continuée des professionnel-le-s, c'est souvent aux femmes lesBIennes de prendre en charge totalement leur santé. Elles se renseignent entre elles, récoltent des infos sur internet, elles doivent faire le choix parfois épineux au sujet de leur médecin ou psy... Tout cela implique d’être vraiment bien dans ses baskets…

A l'heure actuelle, notre bonne santé et l'accès à des services de soins et d'aide passent donc avant tout par le fait de nous sensibiliser au sujet de nos droit à une bonne prise en charge médicale et psychologique, adéquate, et de nous aider les unes les autres à l’obtenir de nos prestataires de soin. Notre santé est donc très dépendante de nous-mêmes et de nos possibilités à un moment données de notre vie. Mais nous ne pouvons pas toujours être toutes au top de nos super pouvoirs ;o) ! Pour que même dans nos moments de vulnérabilité les plus intenses, nous ayons accès à des soins de santé adéquats et que nous n’ayons pas à faire une double journée lorsque nous prenons soin de notre santé, il faut favoriser la sensibilisation, l'information et la formation initiale et continuée des professionnel-le-s de la santé, des services psycho-sociaux, des médecins, etc.

Qu'en pensez-vous? Quels sont vos victoires avec vos professionnel-le-s de santé? Que pensez-vous qu'il faudrait au niveau de leur formation?


NB: pendant quelques semaines, nous publierons un peu moins d'articles, vacances obligées! :o)

jeudi 14 juillet 2011

Stress du fait d'appartenir à une minorité


Qui n'a jamais entendu quelqu'un-e dire : « Les lesbiennes, c'est toutes des... mal baisées/ féministes/anti-hommes/des bombes sexuelles/ gentilles/ perdues/ enragées/ etc...» ?

Il existe un stress qui découle du fait d'appartenir à une population minoritaire et/ou minorisée. Cela a des effets sur la santé psychologique et le bien-être.

Les lesbiennes, dans une société hétérosexiste et patriarcale, sont soumises à un stress chronique, lié à leur stigmatisation, en tant que femmes et en tant que lesbiennes.

Les facteurs de stress liés au fait d'appartenir à une minorité sont :

  • la lesbophobie intériorisée, qui est l'intériorisation des attitudes négatives socialement partagées au sujet des personnes homo et bisexuelles et aux femmes, qui ponctuent notre éducation et notre socialisation,
  • la stigmatisation, qui est liée aux craintes anticipées de rejet et de discriminations sur base de notre orientation sexuelle, et enfin,
  • les expériences réelles ou potentielles, de discriminations et de violences.

Face à ce stress, les lesbiennes mettent en place des mécanismes à la fois d'évitement des violences (ne pas sortir seule d'une soirée pour regagner la voiture ou le bus...) et de banalisation de celles-ci (« il m'a traitée de mal baisée », sous entendu, ce n'est pas grave, il aurait pu faire pire, comme de la violence sexuelle)...


Et à la différence d'autres minorités, qui trouveront refuge et un soutien social auprès de leurs pair-e-s susceptibles de vivre ou d'avoir vécu ce même stress, les lesbiennes ne pourront pas en parler si facilement en famille, avec leurs ami-e-s, à l'école... Si elles le font, elles ne reçoivent pas toujours un soutien et c'est même parfois le contraire. C'est souvent entre elles, avec leur famille de coeur, qu'elles peuvent échanger sur ces stress. Mais durant une bonne partie de leur vie, lorsqu'elles sont en questionnement et en doute sur leur orientation sexuelle, elles ne bénéficient pas de ce genre de soutien et sont isolées.


De plus, comme leurs vécus sont invisibles et invisibilisés, elles restent souvent seules avec cela et gardent ainsi pour elles un stress important, qui pèse sur leur santé mentale, leur bien-être et le sentiment d'avoir droit à leur propre vie.


Vous êtes unique et vous avez le droit d'être qui vous êtes. Ce ne sont pas les lesbiennes qui ont ou sont un problème. Ce sont les processus de domination et de discriminations par rapport à des groupes de personnes qui sont le vrai problème pour notre société (racisme, mysoginie et sexisme, âgisme et aussi la lesbophobie et l'hétérosexisme...).

mardi 5 juillet 2011

Recette pour rencontrer une amoureuse...

Vous êtes vous déjà dit; « mais où sont-elles les femmes qui aiment des femmes? »

Ou encore, « aller à tel endroit? une association qui crée des activités pour les lesbiennes? Pffu, toute seule, je peux pas... ».

Enfin, « Yes, je suis allée à tel endroit, il y avait des lesbiennes, je me suis bien amusée, mais rien au sujet de rencontrer quelqu'une... Elles sont déjà toutes en couple ou alors, c'est Shane de L-Word! »...

C'est vrai qu'en tant que femmes, nous sommes peu socialisées pour faire un pas vers l'autre.

Rappelons-nous de la Princesse charmante qui attend, attend, attend, Zzzzz… son Prince charmant… (c'est ce qui était prévu et attendu de nous!)... Alors, quand Princesse rencontre Princesse, c'est très souvent ; « non elle ne m'a pas vu, je ne l'intéresse pas » de manière réciproque. Chacune attendant que l'autre fasse le premier pas.

L’extrême inverse, c’est la version Don Juane, usant des argumentaires et attitudes reliés habituellement à la masculinité, et parfois à certaines rencontres gayes aussi (drague franche, proposition directe, avec un aspect éphémère de la relation). Tout le monde n’est pas à l’aise avec ce modèle, même s'il tend à devenir plus fréquent, à la mode (on vous dira une autre fois pourquoi...). Si c’est le cas, vous n’êtes pas la seule. Même les femmes qui adoptent ce style sont parfois dans le fond, à la recherche d'une relation plus investie...

Des études sur la perception des jeunes LESbiENNES au sujet de L-Word montrent que bien qu'elles puissent succomber au charme de Shane, elles recherchent au fond davantage des relations du style Bette et Tina. Et en tout cas, elles aiment s'identifier aux personnages qui sont fortes, heureuses, qui dépassent les difficultés de la vie et... qui restent ensemble... En effet, il semble que la majorité des LESbiENNES ne cherchent pas une relation éphémère, basée sur la sexualité comme mode de socialisation, et certaines peuvent préférer des relations longues sans être pour autant immédiatement cataloguées comme des incurables romantiques « has been »...

Vous en pensez quoi vous ? Laissez-nous vos commentaires, on est curieuses de vous lire !

N’empêche que, pour commencer une histoire, il faut bien que l’une des deux fasse le premier pas !

Alors, premier ingrédient pour la recette...

Prenez un bol, versez-y de la confiance en vous, ajoutez une à une vos qualités et bien mélanger, recouvrer le tout d'une bonne dose d'estime de soi et d'humour... Laissez reposer...

santedeslesbienne@gmail.com

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