mercredi 27 février 2013

Les INTOX de la prévention_1


Une action conjointe de Magenta avec SIDA'SOS...


INTOX: Les lesbiennes sont plus à risques au sujet du SIDA.

Non, les femmes qui ont des relations entre elles ne sont pas "plus à risques" pour le VIH. Ce n'est pas l'orientation sexuelle qui crée un risque supplémentaire au sujet du VIH. Les enquêtes montrent même que celles qui s'identifient comme lesbiennes, seraient moins concernées par la transmission du VIH. Mais faible risque ne veut pas dire risque zéro!!! Il faut en tenir compte... Et pour celles, lesbiennes, bies ou autres, qui ont des relations avec des hommes, il est vraiment important d'utiliser des préservatifs dans les relations avec eux.

INTOX: Les lesbiennes sont très peu à risques au niveau des infections sexuellement transmissibles.

Entre elles, les femmes peuvent se transmettre de nombreuses IST (Infections Sexuellement Transmissibles) ou dit plus adéquatement des ITSS (Infections Transmissibles Sexuellement et par le Sang). Etant donné qu'elles sont moins touchées par le VIH, les LESbiENNES elles-mêmes et les professionnel-le-s de la santé sous-estiment souvent la transmission des ITSS entre femmes. Les préjugés sont tenaces : "les femmes ne peuvent rien se refiler entre elles!", "il n'y a que les gouines qui ont eu des relations avec des mecs qui sont concernées...". Pourtant, les études récentes montrent que les femmes qui ont eu des relations avec d'autres femmes présentent plus d'IST (ITSS) que les femmes exclusivement hétérosexuelles. Ceci doit se comprendre dans une perspective globale où la découverte et l'acceptation de soi et de ses attirances, ainsi que les pressions sociales et familiales, amènent de nombreuses femmes qui aiment des femmes à avoir des relations avec des hommes à certains moments de leur vie et un nombre plus élevé de partenaires sexuel-le-s au courant de leur vie. En outre, le sexisme et l'homophobie concourent à une moins bonne estime de soi, ce qui peut avoir un impact direct sur la capacité de se protéger durant les relations intimes (avec les hommes notamment) et sur le fait d'accepter parfois des pratiques non réellement souhaitées et/ou protectrices, ce qui peut aussi avoir lieu, sous l'effet de produits psychoactifs. En plus, entre femmes, nous pouvons nous refiler des ITSS. Or, nous utilisons trop peu les moyens de protection, ils sont parfois vus comme pas sexy, pas pratiques à utiliser... :/ 
Un travail de conscientisation entre nous qui sommes concernées reste important et certaines associations créent des animations de sensibilisation et d'information sur le site internet, comme les Klamydia's en Suisse : klamydias.ch

Pour que nos amours et relations soient remplies de santé, pensez-y et prenons soin les unes des autres!

vendredi 22 février 2013

Le principal risque du cancer du col de l'utérus, ce n'est pas les relations sexuelles. C'est le fait de ne pas se faire dépister régulièrement par un frottis (test PAP) chez votre gynéco.

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La santé des lesBIennes et des femmes qui ont des relations sexuelles avec des femmes fait encore l'objet de nombreux préjugés.
 
La prévention des IST (Infections Sexuellement Transmissibles) ou dit plus adéquatement des ITSS (Infections Transmissibles Sexuellement et par le Sang) chez les femmes qui vivent leurs attirances avec d'autres femmes reste encore fortement empreinte de fausses croyances et de stéréotypes. Le public général peut encore présenter des préjugés. Mais c'est aussi le cas, et c'est plus préoccupant, par les professionnel-le-s de la santé, de la promotion de la santé, de la prévention des IST, par les associations des personnes lesbiennes, bi-e-s, gays et trans, par les politiques et ceux qui les planifient. Et aussi, par les femmes concernées elles-mêmes... Ces préjugés s'exercent au détriment de notre santé (lesbiennes, bisexuelles, hétéro mais qui ont des relations avec d'autres femmes)...

Nous allons poster régulièrement des INFOS à ce sujet, pour combattre les INTOX en lien avec la campagne que Magenta (http://www.magenta-asbl.org/) relance avec Sida'SOS (http://www.sidasos.be/) au sujet de la prévention des ITSS ; "Nous n'avons pas besoin des hommes pour avoir du plaisir... Pour contracter les IST non plus!".  

Pour rappel,
http://lasantedeslesbiennes.blogspot.be/2012_02_01_archive.html

Le principal risque du cancer du col de l'utérus, ce n'est pas les relations sexuelles. C'est le fait de ne pas se faire dépister régulièrement par un frottis (test PAP) chez votre gynéco.

Pour vous en faire une idée, lisez http://lasantedeslesbiennes.blogspot.be/2012/03/le-frottis-quelle-histoire.html


Pour que nos relations sexuelles soient remplies de désir, d'amour et de santé...


A bientôt...

vendredi 30 novembre 2012

Le Virus du Papillome Humain (HPV).

 

Le HPV, c'est le Human Papilloma Virus. C'est l'un des virus, l'une des infections sexuellement transmissibles, les plus fréquentes dans notre société contemporaine. Depuis quelques années, il s'est largement répandu. En Belgique, on estime qu'à peu près 70% des femmes (toutes orientations sexuelles confondues) sont porteuses du virus. Mais être atteinte du HPV ne veut pas dire que vous avez une maladie. 

Vu le nombre de personnes touchées, il y est donc fort possible que vous contractiez au moins une fois un HPV au cours de votre vie et il est fort probable aussi, que nous n'aurez aucun trouble de santé et donc, a fortiori, aucun symptôme. Quiconque est sexuellement active court le risque d'avoir un HPV.

En effet, il existe différentes souches du virus, près d'une centaine. Il existe plein de souches de ce virus qui ne sont pas dangereuses, qui ne créeront aucun problème de santé et disparaitront avec le temps. La plupart des personnes qui ont contracté un HPV sont dites asymptomatiques (elles ne présentent aucun signe, aucun symptôme). Le HPV peut même disparaitre de lui-même.

Le HPV est transmissibles sexuellement et par le sang, mais aussi de manière plus succincte, par des contacts de peau à peau, de muqueuses à muqueuses.

Aussi, il y a parmi ces souches, certaines qui sont dites à faible risques. Elles peuvent causer des verrues génitales ou anales, qu'il faudra traiter, elles ne sont pas graves même si ce n'est jamais agréable d'avoir des verrues, d'autant plus au niveau du sexe. Certaines souches de HPV créent même des verrues plantaires càd aux pieds et ce n'est pas drôle non plus, même si cela nous nettement inquiète moins! Les verrues peuvent apparaitre des semaines, des mois après le contact contaminant. 

Elles ressemblent à des excroissances en forme de chou-fleur, des crêtes de coq, on les nomme aussi condylomes. Elles sont indolores la plupart du temps, mais elles peuvent parfois créer des démangeaisons. Elles peuvent se situer sur la vulve, l'anus, l'urètre, le col, les cuisses...

D'autres souches sont dites à haut risque. Dans certains cas elles peuvent causer des transformations des cellules, elles deviennent anormales, il s'agit d'une dysplasie. Certaines peuvent évoluer vers des lésions pré-cancéreuses, un cancer du col de l'utérus, d'autres parties génitales ou de l'anus. Ceci se fait avec le temps et dans certaines circonstances; une immunité basse, etc...

Seulement une toute petite partie des infections créeront un cancer, mais mieux vaut être prudente et miser sur le dépistage. 

Consultez notre post: Le frottis en quelques mots.

Le HPV est très contagieux. Il ne nécessite pas de pénétration pour se transmettre, il peut l'être par des contacts peau à peau, de muqueuses à muqueuses (vulve, anus, bouche...). Il peut donc s'échanger entre femmes très facilement. Il n'est pas facile de prévenir sa transmission, si ce n'est par l'abstinence sexuelle et de tout contact peau à peau, donc, autant dire, que ce n'est pas possible, ni souhaitable :)!!!

Dans les recherches, il y a peu de cas de LESBIENNES infectées mais, d'une part, nous nous faisons moins dépistées régulièrement que les autres femmes, nous nous faisons parfois dépistées, sans dire notre orientation sexuelle (laissant l'illusion au professionnel-le, que nous sommes hétérosexuelles, comme ses questions semblent le sous-entendre) et d'autre part, les professionnel-le-s de la santé manquent de connaissances et de sensibilité à notre sujet et que dans les recherches, il arrive que les femmes soient toutes considérées comme hétérosexuelles, par défaut.De ce fait, notre invisibilité se manifeste peut-être jusque dans ces recherches et leurs résultats. Nous ne pouvons donc pas en déduire que nous sommes moins atteintes... 

Il reste que des spécialistes pensent que si une femme est atteinte lors de contacts avec une autre femme, c'est souvent que cette dernière a été contaminée par un homme précédemment. Ensuite, il peut aussi se transmettre de femme à femme par les contacts sexuels et de peau à peau. Cette idée vient que le HPV était considéré comme étant surtout localisé sur le gland des hommes. Il y a parfois encore des professionnel-le-s pour qui s'il y a eu contamination d'une personne, il y a forcément eu des relations avec un homme, ce qui n'est pas forcément le cas. 

De plus, de nombreuses LESbiENNES ont eu dans leur vie ou continuent d'avoir des relations avec des hommes, par plaisir, attirances mais parfois aussi, par la pression à la norme, à l'hétérosexualité, à la maternité aussi. Donc, nous sommes suffisamment à risque d'être atteintes, dans nos relations sexuelles, avec des hommes, avec des femmes. C'est pourquoi, les recommandations qui deviennent en vigueur par les gynécologues en ce qui nous concernent, nous, les LESbiENNES, sont de nous faire des frottis régulièrement.

Pensez-y pour vous, pour votre amoureuse, allez-y seule, en couple ou alors, allez-y en groupe d'amies au planning! Tout est bon du moment que vous vous fassiez régulièrement dépistée (frottis, test PAP)! Nous vous y encourageons!


dimanche 16 septembre 2012

Les Klamydia's sont là...


Bonjour,

Nous espérons que vous avez passé un bel été... 

De notre côté, nous avons eu l'occasion de rencontrer les responsables d'une association suissesse qui vient de réaliser une vidéo sur la prévention des IST (Infections Sexuellement Transmissibles) entre femmes... En images, Laëtitia explique avec intérêt, sérieux mais néanmoins humour, les bases du safer sex entre femmes... 
A visionner absolument sur : www.klamydias.ch 

Alors, pour réduire les risques et vous protéger mutuellement, il y a des variantes, des idées à créer... 

Pour les cunnilingus, que diriez-vous de détourner les œufs Tenga prévus initialement pour la masturbation pour hommes...? 

Ce sont des sextoys en forme d'œufs creux, extrêmement doux et en silicone. Si vous les retournez, la face lisse sera à l'intérieur de l’œuf et la face avec des reliefs, à l'extérieur. Il y a plusieurs sortes de reliefs différents... Ils sont aussi très extensibles. Placez le lubrifiant à base d'eau (les lubrifiants à base d'eau sont comestibles et adaptés pour les jouets en silicone, il y a une pochette de lubrifiant de ce type, dans chaque œuf Tenga) -surtout- sur la face avec des reliefs, qui sera en contact avec le sexe de votre partenaire. Rien ne vous empêche d'en mettre un peu pour vous, à l'intérieur de l’œuf, mais pas trop, pour votre confort. 
Placez l’œuf autour de votre bouche, en glissant la langue dans l’œuf (côté lisse) et puis caresser votre partenaire avec votre langue, au travers de l’œuf. Votre partenaire sentira vos caresses intimes et remplies de désir, avec le petit + des reliefs qui composent l’œuf... 
Plus facile à maintenir autour des lèvres de la bouche que certains autres moyens de protection, ces œufs permettent que vos muqueuses ne se touchent pas (afin que les infections ne se transmettent pas, dans la même idée que les digues et autres barrières en latex), tout en offrant des sensations différentes et ludiques, à découvrir à deux. 
Vous pouvez ensuite laver l’œuf, le sécher et le garder pour d'autres cunni(lingus), en privilégiant, si possible, le même œuf, pour le même sens des pratiques sexuelles (à chacune son œuf, un pour de l'une vers l'autre et un autre pour de l'autre vers l'une... :)))... 
Si vous avez d'autres idées, elles seront les bienvenues!

vendredi 27 juillet 2012

De -comment on vit ses attirances envers les filles à 14 ans- au "char de la Pride", une envie de vous répondre...

Vous avez mis des commentaires sur le post concernant; Ado et Lesbienne, comment savoir...
Ado et lesBIenne
Ado et lesBIenne: comment savoir si on est lesbienne?
Ado et lesBIenne: comment savoir, suite. 
Ce texte est pour te répondre à toi qui a 14 ans et en te remerciant pour ton commentaire, car je suis sûre que tu n'es pas la seule à vivre cela...
Est-ce que tu vis de chouettes choses pour le moment dans ton coeur, ta tête, ton corps? Si oui, c'est l'essentiel!!! Si non, ça va venir, garde confiance, parles-en avec tes amies, avec nous si tu veux...

Alors, pour commencer, je voudrais dire que l'on a tellement appris que le chemin au sujet des attirances, c'est l'hétérosexualité. Et qu'il n'y en a qu'un, point à la ligne. On a appris aussi que les autres orientations sexuelles, homo, bi, ont beaucoup moins de valeur. Même si ce n'est pas vrai, parfois, on risque d'y croire un peu. Alors, quand cela nous arrive, qu'on tombe amoureuse d'une fille, on peut avoir tendance à trouver des raisons à « être comme ça »: une déception dans les relations avec des garçons, trop ou pas assez de quelque chose en soi, dans la famille, etc. Comme si il fallait une raison pour être « comme ça ». Mais on ne réfléchit pas s'il y a une raison à être hétéro? Ah non, car ça, on considère comme plus « « « normal » » ». Est-ce que les hétéro sont comme ça parce qu'ils-elles ont été déçues par les personnes du même sexe qu'elles? Un autre exemple pour montrer que la déception des hommes n'est pas en lien avec le fait de devenir LESbiENNE, c'est au sujet des femmes qui sont violentées par leurs maris, pères, frères. Elles ne deviennent pas homo pour ça! La plupart sont et resteront hétéros. Aussi, il y a des filles qui aiment des filles, sans avoir vécu des choses douloureuses et/ou embêtantes avec des hommes ou des garçons.

Dans le fond, ce qu'il faut se rappeler, c'est que SI il y a une norme dans les orientations sexuelles, c'est le fait qu'il n'y a  pas qu'une seule orientation sexuelle et que la norme, ce qui est « normal », autrement dit, le plus fréquent, c'est une diversité des réalités dans les attirances affectives et sexuelles. En fait, hétéro, bi, homosexualité sont sur un continuum qui va de « exclusivement hétéro » à « exclusivement homo », avec toutes les nuances de gris entre les deux pôles de ce continuum. Il faut savoir qu'il n'y a pas de raison, d'explication, même si des chercheur-e-s ont essayé de trouver les causes. Il n'y a pas de cause explicative sûre à 100% qui pourrait expliquer l'homosexualité, ni l'hétérosexualité... Mais pourquoi chercher les causes? Car il y a une chose qui est sûre, c'est que ça existe, que c'est là, que cela a toujours existé. Parfois c'est mieux accepté dans la société, parfois moins bien, cela se modifie au cours de l'histoire.

Comme je l'ai dit, tout le monde est censé suivre le modèle hétéro classique. On a appris cela au fur et à mesure dans l'éducation que l'on a reçue (les livres, l'école, les jeux, la télé, les familles...). Dans ce modèle, les filles à l'adolescence restent entre elles et parlent de « choses de filles » et les garçons, de « choses de garçons », les filles et les garçons sont tous et toutes sensé-e-s être hétéro, les garçons doivent être « masculins » et les filles « féminines » (même ça, c'est aussi une idée, une construction sociale car être féminin-e et/ou masculin-e, ça évolue, ça change avec le temps, selon qu'on est à tel ou tel endroit de la planète), des jeux de séduction entre les filles et les garçons sont codifiés, obligés, vus comme naturels et tout le monde est censé jouer et aimer ce « jeu » de l'hétérosexualité, qui a pourtant beaucoup de conséquences sur de nombreuses personnes. Mais quand on sort de ce modèle qui est dominant et contraignant, parfois on peut se sentir larguée, parfois on peut se sentir heureuse d'être sortie de ce modèle qui est étroit et peut nous enfermer, parfois on peut être étonnée et découvrir d'autres formes de relations que le modèle fille-garçon, découvrir d'autres manières de construire des relations sentimentales, amoureuses, sensuelles et/ou sexuelles dans les relations entre filles, parfois on peut mieux choisir ce qui nous plait, avec les filles et/ou avec les garçons, en amitié, en amour...

Que l'on soit une fille ou un garçon, quand on n'est pas dans le moule hétéro, on a souvent davantage d'amies filles. Pourquoi? Parce qu'elles sont -en général- moins homophobes ou pas de la même manière que les garçons. Les garçons doivent être « masculins » et souvent ce n'est pas clair pour eux ce que c'est sauf que 1. ce n'est pas être une « fille » et 2. ce n'est ne pas être une « tapette ». Alors, leur masculinité se construit sur le rejet du féminin et des filles en tant qu'individus à part entière et sur l'expression d'une masculinité qui peut se confondre avec le fait de prendre le pouvoir, même parfois d'être violents, selon eux comme preuve de leur """virilité""". Tous les garçons ne sont pas comme ça!!! Ils y en a des très chouettes, pas machos du tout, qui sont consensuels, respectueux, etc. Et ce sont des vrais mecs aussi, les filles vont beaucoup les apprécier avec le temps, mais ce n'est pas ça que l'on attend d'eux dans le moule hétéro. Alors, ces garçons, même s'ils sont hétéros, subissent aussi de l'homophobie par les autres garçons qui sont les Mr Muscles du lycée, pour leur rappeler qu'ils doivent rester des « « vrais mecs » » sinon gare à eux! Mais dans le fond, les vrais machos sont moins nombreux qu'il n'y parait, mais comme ils parlent forts, on entend qu'eux! Et il y a des garçons pas si macho dans le fond, mais qui suivent les Mr. Muscles et c'est dommage! Donc, quand on est trop ou pas assez féminin-e/masculin-e, qu'on est pas hétéro, on va vers les filles car elles sont souvent plus acceptantes...

Quand on sort du grand jeu strict de l'hétérosexualité, on peut aussi se rendre compte que les garçons comme les filles, nous avons tous et toutes du masculin et du féminin en soi, que c'est une richesse de trouver son équilibre personnel entre son masculin et son féminin en soi. Et qu'une fille que l'on nomme « garçon manqué », ne serait-ce pas plutôt une « fille réussie » ;)... L'idée, c'est que l'idéal, c'est de développer son côté unique, à soi, où il y a du féminin et du masculin et de vivre dans sa paire de baskets à soi, que l'on se construit petit à petit, sa vie... Car le plus dur, c'est de vivre dans les baskets qui ne sont pas les vôtres (devoir être hétéro et se montrer hétéro alors que l'on sent autre chose en soi par exemple).

Aimer, se sentir attirée par des filles plus « masculines », ça ne veut pas dire forcément que tu es lesbienne ou non, mais ça veut dire que tu aimes les filles masculines, que tes attirances vont vers ce type de filles, du moins pour le moment... Et se sentir attirée, aimer une fille et/ou un garçon -masculin/e – féminin/e - ni l'un, ni l'autre – les deux en même temps-, c'est de l'amour et c'est tout! Et si c'est réciproque, que les deux personnes se respectent l'une l'autre, alors c'est une belle histoire à vivre qui commence!

Pour le fait de se dire lesbienne, bisexuelle, hétéro, il n'y a que toi qui pourra répondre à cette question et toutes les réponses citées ci-dessus sont toutes aussi valables et belles. Le problème, c'est le sexisme et l'homophobie, ainsi que la pression à être hétérosexuelle. Le problème, ce n'est pas d'être lesbienne ou bi.

Par contre, il peut encore exister de la stigmatisation sociale, familiale envers les lesbiennes et les bisexuelles, donc, il faut se respecter, prendre son temps pour le dire, gagner de l'estime de soi, se faire confiance, choisir à qui et quand on le dit et avec le temps et tout ira de mieux en mieux!!!

C'est un processus d'acceptation de soi et d'affirmation de soi qui peut prendre de quelques mois à plusieurs années et on peut voir qu'il y a des enjeux à certains moments de la vie, on peut repérer aussi comme des "étapes"... Les premières concernent le fait de se dévoiler (enlever le voile de l'hétérosexualité) à soi-même. Souvent, ça prend du temps, ce n'est pas toujours facile, on se dit « non, non, cela ne peut pas m'arriver », on se renseigne en cachette, on tente de rencontrer d'autres personnes « comme nous » dans leur orientation sexuelle, mais comme ce n'est pas marqué sur le front, on ne sait pas comment faire, on ne connait pas les endroits et les manières pour les trouver, puis, petit à petit, on en trouve, on en rencontre encore et encore... Voire on tombe amoureuse d'une fille sur internet, comme toi... ;)


Pour répondre à Agniezska, je voudrais dire que c'est après ce moment-là de leur chemin d'acceptation et d'affirmation, que PARFOIS, certaines personnes lesbiennes, bisexuelles ou les gays, peuvent se montrer assez fort dans les stéréotypes (les gars sont plus « efféminés » et les filles plus « masculines »). Une jeune peut détester la Pride, ce qu'elle y voit est un repoussoir pour elle et... elle peut être sur un char et s'amuser la semaine d'après lors de la Pride de sa ville...

Pour rappel, la journée de la fierté LGBT Lesbienne, gaye, bi, trans, c'est la fierté qui commémore une marche-manifestation de lutte contre les discriminations envers les gays, qui a eu lieu à Stonewall aux USA en 1969 et la fierté, ce n'est pas d'être homo mais c'est la fierté d'avoir traversé tout cela, les discriminations, les violences, les inégalités, les pressions à l'hétérosexualité et d'être enfin là, vivant-e, fier-ère de qui on est, avec le droit de vivre sa vie et de le fêter ensemble, au grand jour.

C'est surtout à certains moments de la vie que la Pride est importante. Notamment au moment où on se rend compte que les doutes, les souffrances, parfois le sentiment de honte de soi, de ne pas s'aimer, de ne pas se sentir légitime d'être soi, parfois les violences subies à l'école, tout ça, qui nous a fait nous sentir si mal, c'est à cause des stéréotypes!!! Alors, parfois, certaines personnes, à certains moments, vont avoir comme réaction, proportionnellement à tout ce qu'elles ont subi- et sans que cela soit conscient- vont « donner du stéréotype » à la société! « Ah, j'ai souffert tout ça à cause des stéréotypes?? Et bien, je vais vous en donner du stéréotype! ». Mais cela ne dure pas, c'est un moment où c'est comme le bouchon de champagne qui saute, l'homosexualité prend toute la place, avoir des ami-e-s homo, c'est génial, les hétéro sont moins bien perçus (comme eux-même perçoivent mal les lesbiennes, les gays, les bisexuel-le-s), etc... Mais ensuite, les choses reprennent leurs places. Avec le temps, les amours, les ami-e-s, les projets, lorsque l'on peut être davantage soi-même, que l'on s'accepte mieux, que l'on s'affirme plus, on gagne en confort de vie et l'homosexualité ne prend plus toute la place, elle prend sa juste place dans sa vie, avec plus ou moins de stéréotypes de genre. D'ailleurs, les hétéros en ont aussi des stéréotypes quand on les regarde, non? Mais eux-elles font partie de la culture dominante et ne se rendent pas compte de leurs stéréotypes de genre!

Il faut veiller à nos propres stéréotypes car dans votre commentaire, il peut y avoir deux risques.
  1. celui de ne pas dépasser vos propres stéréotypes; il y a des bisexuelles, des lesbiennes de tous les styles et les plus « masculines » ou les plus « féminines » valent tout autant, il n'y a pas de meilleures façons de se montrer ou de se vivre lesbiennes ou bisexuelles que d'autres, du moment qu'on est soi-même le plus possible. De plus, cela peut varier au cours de la vie, être plus féminine à certains moments, les deux à d'autres et encore d'autres équilibres de genre possibles...
  2. En posant ce regard sur les filles et les femmes qui sont plus démonstratives à la Pride, tout comme les médias le font encore, ainsi que la société en général, on risque de favoriser ce qui s'appelle «la vision de l'homosexualité comme repoussoir », pour « garder les filles et les femmes dans le bon et droit chemin de l'hétérosexualité ». Mais au bénéfice de qui devraient-elles rester à tout prix hétérosexuelles? La pire chose, au risque de me répéter, c'est de vivre à côté de ses chaussures ou dans la paire de chaussures qui n'est pas la sienne (rester hétéro alors qu'on sent autre chose ou rester lesbienne alors qu'on se sent hétéro :)) ). Pour info, la représentation des LESbiENNES s'améliorent un peu au sujet de la Pride, les journalistes ont beaucoup progressé et de nombreux hétéro rejoignent maintenant le Pride pour venir s'amuser!

En conclusion, il faut enlever petit à petit les couches de sexisme, d'homophobie, de pression à l'hétérosexualité, de les enlever au maximum. Ce n'est pas si facile de tout enlever car chaque jour, on ne rappelle que c'est l'hétérosexualité qu'il faut suivre; les films sont très majoritairement hétéros, les représentations des couples dans les livres, les bd, à la télé etc. Mais avec le temps, on vit mieux en tant que lesBIennes. Ca va de mieux en mieux avec les rencontres amicales et amoureuses, le fait de connaitre un peu la culture lesbienne, etc. Mais même les hétéros gagneraient à réfléchir à tout cela et à s'assouplir en termes d'expression de genre (masculin/féminin)...

A bientôt (càd dans quelques semaines... ;)



santedeslesbienne@gmail.com

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