samedi 12 juillet 2014
une web série...
A découvrir...
"Femmes, femmes: mode d'emploi. La cinéaste Chloé Robichaud explore l'univers lesbien dans une websérie ludique et dénuée de clichés". Vous pouvez visionner la première saison!
www.femininfeminin.com
mercredi 9 juillet 2014
Comment savoir si je suis bi ? Bisexuelle?
Comment savoir si je suis bi ? Bisexuelle?
Cet article est écrit à 4 mains, par Rosine Horincq et Owl!
Merci Owl! pour ta contribution et merci d'oser amener ce que les jeunes peuvent vivre comme questionnement et les solutions qu'elles tentent de trouver...
Je pense que par défaut, comme dans
les paramètres d'un smartphone ou d'un laptop nous sommes tous et
toutes considéré.e.s hétéro et la société attend cela encore
plus de nous, les filles, car nous sommes des femmes. On attend de
nous que l'on fasse des bébés et on nous dit que pour cela, il faut
le faire avec un homme, que pour être complètes, comme femmes, il
nous faut tout cela: un homme, des enfants, une vie ""normale"".
Or, on peut avoir des bébés sans qu'il y ait un homme dans notre
vie (les cliniques de fertilité inséminent des couples de femmes
qui veulent des enfants) et on peut être avec un homme et ne pas
avoir envie d'avoir des enfants... Beaucoup d'idées préconçues, de
préjugés persistent donc encore en 2014...
Certaines d'entre nous sentent vite,
tôt, qu'elles sont attirées un peu, beaucoup, passionnément,
principalement voire exclusivement par les filles. Le ressentir et
l'accepter, cela ne se fait pas souvent au même rythme. En effet,
des couches de préjugés doivent être enlevées pour pouvoir vivre
qui on est, vivre au mieux ses attirances, ses amours envers telle et
telle fille. D'autres se cherchent longtemps, parce qu'elles
n'arrivent pas à mettre de mots sur leurs sentiments amoureux, ni
sur leur orientation sexuelle. Ressentir de l'amour pour une ou des
filles, comprendre que c'est tout à fait naturel, valable, beau,
acceptable, ça peut prend du temps. Mais les choses peuvent se
compliquer encore lorsque les attirances sont tant pour certaines
filles que certains garçons... On peut parfois se sentir encore plus
paumée...
Alors comment on sait si on est
bisexuelle? L'énigme n'est pas facile à résoudre en ce sens qu'il
y a un nombre infini de combinaisons et de comportements différents
en fonction de chacune. On peut être attirée autant par des filles
que des garçons, on peut être + attirées par des filles ou + par
des garçons, on peut préférer être avec des filles, avoir des
amitiés fortes avec elles ou l'une d'elles, tout partager avec
elle.s (préférences émotionnelles, sociales...), mais n'avoir de
la sexualité qu'avec des garçons, on peut préférer avoir des
relations intimes et sexuelles uniquement avec des filles, mais se
sentir bie, parce que EN THEORIE, on pourrait être avec un garçon,
même si on n'est jamais sortie avec un garçon, etc. On peut même
parfois se sentir principalement ou presque totalement intéressée
par les filles et être attirée aussi parfois par les garçons en
même temps, et inversement. Chacune de nous doit résoudre son
équation à sa manière, avec ses besoins, ses envies, ses
possibles, en se respectant soi, avec comme centre de gravité, comme
boussole, ce qui vous convient le mieux, ce qui est au plus juste
pour vous, à ce moment donné de votre vie...
Comment s'y retrouver?
Soit on peut vivre ses amours et ses
attirances comme elles viennent. Mais souvent, on verra que de
soi-même ou par l'entourage, les réactions ne seront pas semblables
s'il s'agit de sentiments pour une fille ou pour un garçon.
L'hétérosexualité est et reste + valorisée, surtout chez les
filles et donc les réactions suite à un amour pour un garçon
seront souvent favorables (pas toujours, il peut ne pas plaire à nos
parents, nos ami.e.s, mais en général, la nouvelle sera bienvenue,
mieux que si on annonce notre amour pour une fille!). Les réactions
si l'amour s'exprime pour une autre fille, cela pourra aller de
réactions favorables à très défavorables, selon les croyances,
les méconnaissances, les a priori, les préjugés de notre
entourage... Donc, on ne sent pas également légitime de ressentir
de l'amour, des attirances, pour une fille ou un garçon.
En plus, les garçons tentent
régulièrement de nous séduire, d'entrer en contact avec nous, avec
une visée séductrice est visible, il n'y a pas trop de doute qu'il
s'agit de drague avec la plupart des garçons qui nous approchent.
Entre filles, cela ne se passe pas pareil. Cela peut être notre
meilleure amie pour qui nous sentons que les sentiments sont + que
l'amitié, mais comment lui dire, le vivre, sans la perdre? Le flou
dans l'amitié forte entre filles ne permet toujours aisément de
définir qu'il s'agit d'amour et quand ça devient clair, on ne sait
pas toujours quoi faire...
De plus, il y a un truc qui ne nous
aide pas à nous y retrouver. C'est la pression de genre qui pousse
les filles - à un certains moment donné de leur vie - à avoir des
relations intimes entre elles, même sans vraiment être bie ou
lesbiennes, sans avoir vraiment des attirances pour d'autres filles,
mais "juste" parce que ça pourrait plaire + aux garçons
(cfr, les vidéos des chansons les plus populaires pour les jeunes
etc). Cette pression pour les filles à partager de l'intimité entre
elle, de manière soft, pour mieux plaire aux garçons, n'est en rien
lié à la bisexualité ou à l'homosexualité. Ce sont des pressions
sociales attendues par les filles, qui peuvent encore plus nous
paumer quand il s'agit de savoir vraiment ce que l'on veut et désire
nous-mêmes, par nous-mêmes, pour nous-mêmes...
Alors, peut-être qu'une autre façon
de voir la définition de ses attirances, de la bisexualité, c'est
peut-être d'avoir une idée assez définie de ce que l'on recherche
vraiment dans une relation, dans un couple, ce qui est le plus
important, le moins important, ce qui est nécessaire ou non pour
chacune de nous. En fonction de ces attentes, de qui est important
dans une relation, un couple, nous faisons un choix parmi des
personnes, femmes/hommes confondu.e.s, car finalement ce qui importe
pour nous, ce n'est pas le sexe de la personne mais ce que cette
personne est dans sa personnalité, ce que l'on va pouvoir échanger,
partager, voire construire avec elle dans la vie...
Aussi, il est difficile de se dire
"bisexuelle", vraiment bie quoi!, car beaucoup de
stéréotypes renvoient encore à des images stéréotypées et
fausses!
Par exemples:
Les filles et femmes bisexuelles
seraient instables, une personne bie changerait tout le temps de
partenaire, c'est faux! Certaines études récentes montrent même
que les femmes bies seraient les plus stables dans leurs relations de
couples, qu'elles soient avec un homme ou une femme!
Les filles et femmes bies ne seraient
jamais satisfaites, elles seraient toujours en manque de ce que
quelqu'un-e de l'autre sexe ou du même sexe pourrait lui apporter,
etc. Ce n'est pas du tout le sentiment majoritaire chez nous!
Certaines se sentent peut-être plus instables à un certain moment
donné de leur vie, étant donné leur questionnement identitaire sur
leur bisexualité mais ce n'est pas une généralité et chaque cas
est à prendre indépendamment des autres. D'ailleurs, certain.e.s
jeunes hétéros changent aussi souvent de partenaires et chez les
hétéros, on n'a jamais tout non plus avec une seule et même
personne (d'ailleurs, l'autre personne avec qui l'on est ne doit pas
tout nous apporter, c'est impossible et c'est bien comme cela! ;)).
De même la bisexualité n'amène pas
forcément à une attirance pour LES filles et LES garçons, elle
amène à être attirée par telle ou telle fille pour X raisons et
par tel ou tel garçon pour d'autres raisons encore. Chaque ressenti,
chaque comportement est différent puisque chaque personne est
différente.
Par contre, c'est vrai qu'il y a des
choses qui sont moins faciles quand on est bies. Etre et se dire bie,
c'est aussi difficile avec les ami.e.s hétéro que les ami.e.s
lesbiennes ou gays, qui ont tous et toutes des préjugés à notre
égard, alors souvent, on se dit hétéro avec des hétéro et homo
avec des homos. :/ Lorsque l'on nous voit avec une fille, on nous
pense lesbiennes et lorsque l'on se promène avec un garçon, c'est
sûr, les gens nous prennent pour des hétéro! Le garçon avec qui
l'on est peut trouver chouette que l'on ait eu une relation avec une
fille, mais si ce n'est pas pour un plan à 3, mais que c'est une
relation entière et assumée comme complète, trouvent-ils toujours
cela aussi chouette? Pas toujours... Avec certaines filles
lesbiennes, on peut être vues comme un peu "traitres"
d'avoir encore des attirances pour des garçons, cela peut
insécuriser nos amoureuses et elles peuvent nous le faire ressentir.
Aussi, parfois, on garde un pied dans l'hétérosexualité (attendue
socialement) en étant bies, pour ne pas perdre tout à fait
l'appartenance à ce groupe-là, majoritaire. Du coup, on masque
parfois une partie de notre identité, or nous avons le droit d'être
reconnue à part entière, dans notre globalité. Socialement et dans
nos couples aussi...
J'aime bien l'idée de la palette de
couleurs. Nous avons toutes plusieurs couleurs possibles, bien + que
ce que l'on nous fait croire depuis que l'on est petite. Et il y a un
maximum de combinaisons possibles entre toutes ces couleurs pour
donner de nouvelles couleurs totalement différentes les unes des
autres ou des couleurs presque identiques avec des tons différents.
Je pense, en tant que jeune concernée et en questionnement, qu'être
bisexuelle c'est un peu comme être homosexuelle ou hétérosexuelle,
c'est uniquement savoir ouvrir son coeur à des personnes ou à des
relations qui nous permettront d'être heureuses en dehors du sexe,
de la couleur, de l'origine ethnique, etc. C'est l'autre qui compte
pour qui il ou elle est! C'est aussi une faculté d'aimer, qui permet
d' être ouverte au monde et d'accepter n'importe quelle option qui
semble correcte, tout en se respectant soi et en respectant l'autre.
Mais parfois, c'est vrai que l'on peut se dire que ce serait plus
facile d'être l'un ou l'autre, lesbienne ou hétéro, que d'être
ainsi entre ces deux pôles, car d'un côté, on se sent toujours en
eaux troubles, indéfinie, inqualifiable, avec un sentiment de ne
jamais être à sa place car elle est mouvante. C'est grandement dues
à l'invisibilisation des bies, aux stéréotypes de ce qui est
attendu des filles etc. Mais d'un autre côté, ça ouvre vers plein
de possibles d'être au-delà des catégories binaires
lesbienne/hétéro, c'est venir et revenir au plus proche, au plus
pur de ce qu'est aimer, de ce que c'est aimer quelqu'un-e d'autre
dans toute son altérité, au-delà de son sexe et de son genre.
Historiquement, il n'y avait pas qu'un seul mot pour décrire
l'amour, il n'y a pas non plus qu'une seule façon d'aimer l'autre,
pourquoi alors y aurait-il seulement vers l'autre sexe/genre ou le
même que notre désir devrait se tourner? Notre désir, nos
attirances affectives ont le droit d'être de différentes couleurs,
notre palette est large et elle est belle de ses assemblages qui sont
les nôtres...
Ecrit par Rosine Horincq et Owl!
vendredi 27 septembre 2013
Couples et autres histoires...

Copyright Ania Lemin.
Rosine Horincq va donner des conférences-ateliers:
ce 1er octobre, à 12H30, à l'UQAM à Montréal, à la Chaire de lutte contre l'homophobie, avec le soutien de l'IREF, au sujet des LESbiENNES et des contraintes à l'hétérosexualité, entrée libre
le 14 novembre à l'Université des Femmes, à Bruxelles, au sujet de l'égalité potentielle dans les couples de même sexe. Une exposition des dessins d'Ania Lemin, de la brochure sur les couples (téléchargeable sur le site de magenta, www.magenta-asbl.org) sera mise en oeuvre à l'Université des Femmes.
Voici deux occasions pour nous rencontrer en vrai. Merci pour votre soutien pour ce blog qui est visité une centaine de fois chaque jour...
Prenez bien soin de vous!
mardi 2 juillet 2013
Comment savoir si on est lesbienne ou bi / bie quand on est ado et que l'on veut une famille?
Pour répondre aux questions d'une jeune, j'avais rédigé ceci. Je la remercie et je lui dis bonne route. Je sais qu'elle va mieux maintenant et qu'elle se prend moins la tête, qu'elle profite des belles choses qu'elle a dans sa vie, en amitié, au niveau familial et qu'elle est un peu plus prête à vivre ce qui se présentera à elle dans son avenir... Elle se reconnaitra, je te salue bien affectueusement.
"Je
suis pleine de doutes, de questionnements. Je sais que le temps
m'aidera à savoir et comprendre qui je suis mais j'ai une vie bien
heureuse et remplie, ce genre de "problème", suis-je
lesbienne, bi, hétéro, cela me prend beaucoup de temps de réflexion
et d'énergie...Est-ce que c'est lié à cette période tumultueuse
qu'est l'adolescence ?"
Bien
sûr, l'adolescence amène sa série de questions, de doutes, etc.
Comme à d'autres étapes de la vie d'ailleurs, on appelle cela les
cycles de vie. Ce sont des moments, plus ou moins longs, où l'on se
pose des questions, où l'on se définit, se redéfinit, pose des
choix, tente et teste la vie et ses modalités et où on fait des
expériences humaines, relationnelles, affectives et/ou sexuelles.
L'important est de se respecter, de prendre soin de soi et des
autres, d'écouter ce que notre coeur, notre corps, notre tête nous
disent, car ces différentes parties de nous, nous offrent des
informations importantes sur nous-mêmes. Les messages de nos
différentes parties peuvent être plus ou moins en accord... Le
coeur dit 'j'aime ma meilleure amie", le corps a peur ou a très
envie de vivre, la tête dit "au secours ce n'est pas possible,
d'ailleurs, j'ai déjà eu des copains, donc, je suis hétéro!"...
Puis, quelqu'un vous dit, 'mais ca va te passer, c'est
l'adolescence!". Toutes les questions qui nous animent à ces
périodes-là ne sont pas moins importantes parce que "c'est
l'adolescence" entre guillemets, bien au contraire, elles
nous ouvrent des possibles. Quel genre d'adulte tu veux devenir,
qu'est-ce qui est important pour toi dans la vie, vers où veux-tu
aller, pour toi, c'est quoi l'amour, la sexualité, un couple, une
famille, etc...
"J'ai,
depuis mon plus jeune âge, eu des relations amicales, avec des
filles, très fortes, très exclusives. C'était une seule amie par
période, je ne partageais pas vraiment ! Je crois que j'avais des
sentiments très forts pour une fille. Ces questions ont refait
surface l'année dernière, lorsqu'une amie proche avait parfois
l'habitude de m'embrasser sur la bouche. Et ne me sentant ni attirée,
mais ni dégoûtée, j'ai commencé à partir dans une spirale de
questions... Aussi, quand je regarde une série américaine et que
l'un des couples en est un lesbien, je trouve cela "mignon"
(je peux ressentir la même chose pour un couple hétéro, mais je
suis plus intriguée par ces lesbiennes en question). Mais je sais
que j'ai eu des sentiments pour des garçons, ai eu des copains, et
surtout, je veux la vie de famille nucléaire!!! Je veux des enfants,
un homme avec moi, des repas de famille...
J'espèrais
avoir une réponse ? Suis-je lesbienne ? Suis-je bi? Je sais que je
serai la seule à détenir la réponse mais j'ai besoin de me sentir
"rassurée" ! J'en ai parlé avec ma mère, qui me connais
bien et me dit ne pas se faire de soucis, qu'elle accepterait si ça
devait arriver, tout comme mon père. Mais elle me dis aussi qu'elle
est persuadée que je serais avec un homme. Et dans le fond je sais
qu'elle a raison..."
Au
sujet de tes doutes et de tes questions, il me semble que cela relève
d'une part, de ton intime (ce que tu ressens, ce qui t'attire, ce que
tu aimes - ou pas-) et d'autre part, des normes sociales intégrées
(ton envie de la famille nucléaire par exemple). Et c'est un peu
comme si entre ton intime et les normes sociales, tu ne trouvais pas
encore un modus vivendi, un accord possible...
En
plus avec tout ce que l'on a entendu d'horrible en ce moment en
France avec le mariage pour tous, cela a marqué le rappel qu'il n'y
aurait, selon certaines personnes, qu'une - et une seule -façon de
faire famille, d'être en couple qui serait """vraiment"""
légitime et qu'il y aurait donc une hiérarchie entre les vraies
familles, les bonnes, les hétéros et les autres. Ce processus est à
l'encontre du respect des droits humains, que chaque être humain
vaut autant qu'un autre être humain, que chaque personne doit
pouvoir bénéficier des mêmes droits, parce que l'on est - et que
l'on veut- une société égalitaire, en droit et en traitement des
individus. Que les enfants doivent pouvoir bénéficier des mêmes
droits qu'ils grandissent dans une famille hétéro ou homoparentale.
Une chance, j'ai entendu les derniers sondages, 75% des français et
des françaises veulent que stoppent les manifestations contre le
mariage pour tous... Les choses avancent...
Alors,
pour revenir à tes questions, à l'adolescence, il importe de
commencer à se définir soi-même, comme être unique, et en même
temps, c'est l'un des moments où on a le plus envie/besoin d'être
conforme, aux attentes des ami-e-s, de la famille, de la société,
aux normes... Et cela avec plus ou moins de grand écart entre les
deux ;)... Serais-tu en train de vivre un grand écart? ;)
Tu
veux savoir si tu es lesbienne ou bisexuelle et tu sais que c'est
seulement toi qui pourras le dire un jour. Qu'il n'y a pas d'urgence
à se dire de telle ou telle orientation sexuelle. Que ce n'est pas
un choix, de toute façon, que l'hétérosexualité ne se choisit pas
plus que la bisexualité ou l'homosexualité. Que ce n'est pas une
faute, tu n'auras donc rien à avouer, seulement à dévoiler, en
choisissant d'accepter -ou pas tes attirances, ton orientation,
quelle qu'elle soit. Que cela peut dépendre de bon nombre de
choses...
Tu
dis vouloir être rassurée, mais qu'est-ce qui te rassurerait comme
réponse actuellement? Que tu sois lesbienne? bie? hétéro? ou que
tu ne le sois pas? Pourquoi, en quoi, telle ou telle réponse te
rassurerait plus qu'autres ? Cela dépend de quoi? Qu'est-ce qui te
fait peur?
Dans
ce que tu amènes, tu donnes des exemples que tu peux être attirée
par certaines filles et par certains garçons (pas tous et toutes, il
faut que les personnes te plaisent bien sûr, mais cela ne dépend
pas de leur sexe ou genre). Tu peux apprécier être embrassée par
une fille ou par un garçon aussi. Tu ressens quelque chose de
favorable quand tu vois deux femmes ou un homme et une femme à
l'écran, avec un petit plus pour les femmes. Donc, tu donnes des
informations qui font penser que toi, tu pourrais ressentir et vivre
de belles choses en amour, tant avec une fille qu'avec un garçon,
que c'est la personne qui va compter, au-delà de son sexe
biologique.
Le
"problème" (lequel? comment tu définirais le problème
que tu vis?) viendrait d'événements déclenchants avec ta copine
qui t'embrasse, cela éveille en toi des questions et des doutes...
Entre
filles, à l'adolescence, c'est vrai que cela peut être très très
fort, très exclusif et parfois, c'est de l'amitié à 100% et
parfois, c'est de l'amitié et de l'amour. Mais comme ce n'est
pas clair entre filles entre ce qui relève de l'amitié et ce qui
relève de l'amour, certaines filles peuvent ne pas se poser de
questions sur leurs attirances durant de nombreuses années et pour
certaines d'entre elles, elle ne se rendent compte que bien plus tard
que c'était de l'amour ou parfois, elles ne s'en rendront pas
compte...
Ton
amie qui t'embrasse te permet de te poser la question ; est-ce que
j'aime cela? est-ce que j'aime cela en soi, embrasser une fille,
lorsque l'on est juste à deux? Est-ce que j'aime cela quand c'est
devant des autres, des garçons en l’occurrence, qui nous trouvent
plus sexy parce qu'entre filles, on s'embrasse? Est-ce que j'ai envie
qu'elle m'embrasse encore? Est-ce que je vis la même chose quand un
garçon m'embrasse? Plein de questions qui vont t'aider à ressentir
et voir ce qui te convient...
Alors,
ensuite, tu dis: "je veux la famille nucléaire"...
As-tu
déjà tapé "Famille nucléaire" sur google? Voilà ce que
cela donne:
Sur
Wiki:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_nucl%C3%A9aire
Une
famille
nucléaire
est une forme de structure
familiale fondée sur la notion de couple,
soit un « ensemble de deux personnes liées par une volonté de
former une communauté matérielle et affective, potentiellement
concrétisée par une relation sexuelle conforme à la loi »1.
La famille nucléaire correspond donc à une famille
regroupant deux adultes mariés ou non avec ou sans enfant. Ce terme
est à l'opposé de la famille
élargie et de la famille
polygame qui peut compter plusieurs générations ou ne pas être
fondé sur la notion de couple.La famille nucléaire est le modèle familial dominant de la société occidentale, directement héritière société romaine dans laquelle le couple monogame est à la base de la structure familiale. Selon les époques, ce couple monogame a pu être exclusivement hétérosexuel (période médiévale) ou à la fois homosexuel et hétérosexuel (Rome antique2, époque contemporaine).
Sur
linternaute:
http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/famille-nucleaire/
Structure
familiale
composée
de
soit
un
couple
marié
ou
non
avec
enfants,
soit
un
couple
sans
enfant,
soit
un
seul
adulte
avec
des
enfants
Huuum,
c'est quoi ta définition de famille nucléaire? Car il y a plusieurs
choix possibles selon les sources; ce n'est pas figé et c'est
culturel, ca évolue avec le temps et selon les sociétés!!! La
notion de couple, de famille a toujours évolué et évolue toujours.
Je donne des formations aux professeurs sur la notion de familles,
leur évolution, leur diversité, des familles dites traditionnelles,
monoparentales, homoparentales, recomposées, d'adoption,
d'accueil... Et la plupart du temps, ce qui revient dans la notion de
"c'est quoi une famille pour vous?", c'est davantage des
caractéristiques telles que l'amour entre des personnes, le soutien
réciproque, le fait d'évoluer ensemble (avec ou sans enfant même!)
qui ressortent et au bout du compte, ce qu'ils et elles définissent
comme famille ne dépend pas du sexe des personnes mais des qualités
de la relation.
En
effet, c'est quoi une famille pour toi? Peux-tu essayer de définir
ce qui fait "famille" pour toi, ce qui est important pour
toi dans une famille?
Dans
tes réponses, qu'est-ce qui est strictement réservé aux familles
hétérosexuelles/hétéroparentales, qu'est-ce qui n'existe pas dans
les familles homosexuelles/homoparentales? D'où penses-tu que nous
détenons nos connaissances, certitudes, convictions sur ce qu'est
une bonne famille ou pas?
Tu
parles des repas de famille, avec un homme et des enfants. Sans doute
que pour toi, le "vivre ensemble" est important, tu
aimerais vivre avec ton amour, élever des enfants ensemble, comme
pour beaucoup d'entre nous d'ailleurs. Cela peut souvent être une
vraie joie vécue, c'est parfois quelque chose que l'on a vécu
soi-même en tant qu'enfant et qui était chouette ou alors, c'est
parfois quelque chose que l'on a pas eu et que l'on espère. C'est
aussi ce type de famille qui nous est présenté comme idéal à
atteindre, dans les pubs, les films, etc.
Mais
il n'y a pas de lien direct entre "être avec un homme et avoir
des enfants avec lui" et "vivre ensemble, manger ensemble".
En effet, le nombre de familles dites traditionnelles (père, mère,
enfants), où les parents se séparent, est en augmentation. Les
familles dites traditionnelles ne sont pas immuables, cela change.
Les parents restent ensemble tant qu'il y a assez d'amour, de
relations affectives entre eux. Si cela n'est plus le cas, les
adultes peuvent choisir de se séparer, il n'y a plus d'obligation à
rester ensemble si cela ne va plus, comme c'était le cas auparavant.
Lorsque
les familles dites traditionnelles se séparent, cela donne
majoritairement des familles monoparentales,et le plus souvent, dans
ces cas, ce sont des mères seules qui élèvent les enfants.
Parfois,
les familles se recomposent par après, avec des beaux-parents.
De
la même manière, une femme peut avoir des enfants avec une autre
femme, les élever ensemble et vivre et manger ensemble tout au long
de leur vie.
Il
n'y a pas un lien direct entre le sexe de sa-son partenaire et type
de famille et de vie quotidienne. On peut avoir eu des enfants avec
un homme et vivre seule avec ses enfants, tout comme on peut avoir eu
des enfants avec une femme et vivre ensemble et éduquer ensemble les
enfants dans la durée... Ou le contraire!
De
la même manière, cela peut être un rêve d'avoir ses parents
encore ensemble, comme le pire cauchemar. Le fait d'être et de
rester ensemble n'est pas toujours synonyme de joie et bonheur en
famille. Beaucoup d'entre nous ont vécus dans des familles où les
parents étaient ensemble, mais pas tellement pour le meilleur... :/
Alors,
je vous invite à retenir une chose si vous avez des attirances aussi
bien pour des filles que pour des garçons et que vous voulez fonder
une famille. Si tu choisis d'aller vers une famille nucléaire,
hétérosexuelle, puisque tu te sens attirée aussi par les garçons,
tu le peux. Mais tu dois savoir qu'il est possible que ce ne sera pas
pour la vie, mais plutôt jusqu'à ce que nous nous aimons et sommes
suffisamment d'accord. Et si c'est avec une fille que tu te sens en
amour, sache que cela pourra aussi donner lieu à une famille
nucléaire (enfants, vivre ensemble, manger ensemble...). Donc, tu as
un réservoir plus grand de possibilités que les personnes attirées
seulement par les hommes ou seulement par les femmes, pour trouver la
personne qui va te convenir et à qui tu vas convenir pour créer ton
couple et ta famille ;).
La
famille est universelle car elle est présente partout mais sa forme
et ses règles varient selon les sociétés, les époques, les
endroits...
En
conclusion, la notion de famille est éminemment culturelle, c'est
une construction sociale en perpétuelle évolution, elle ne donne
pas la même définition partout dans le monde, à la même époque
et elle n'est pas la même à toutes les époques, dans un même lieu
donné.
Alors,
peux-tu faire le dessin de ce que serait ta famille idéale et tenter
de voir concrètement comment tu construirais ta famille à toi, ce
que tu y mettrais, ce que tu veux ou non dans ta famille en devenir?
Ta
mère te connais bien et le message qu'elle te donne est important:
quelle que soit ta voie, tu seras bienvenue. Y compris par ton
père... Etre acceptée par sa famille, ses parents, cela compte
énormément. En même temps, elle te rappelle ce qui est attendu,
elle tente de te rassurer (mais de quoi exactement?), tu dis qu'elle
est "persuadée que je serai avec un homme". Il arrive
souvent que des parents espèrent que leurs enfants soient hétéro,
car ils-elles ont peur que leur enfant souffre d'être "différente",
vivent des préjugés, des discriminations. Mais dans le fond, le
problème, n'est-ce pas qu'il y a encore une telle homophobie et du
sexisme en 2013? Ce n'est pas l'homosexualité de leur enfant le
problème, ce n'est pas de ça dont les parents ont peur, c'est que
les autres soient méchants, rejetants avec eux. Ce n'est pas parce
qu'il y a du racisme dans les écoles qu'il faudrait qu'il n'y ait
plus de noirs dans les écoles. Le problème, c'est le racisme, pas
les enfants noirs. Tu vois un peu ce que je veux dire? Le problème
ce n'est pas l'homosexualité ou la bisexualité. Le problème auquel
il faut s'attaquer, c'est l'homophobie, le sexisme, la pression à
devoir être hétérosexuelle à tout prix. Qu'est-ce qu'une personne
lesbienne ou bie fait de mal, si ce n'est aimer une autre fille? Et
en quoi est-ce mal? En quoi cela vaudrait moins que d'aimer un
garçon? En quoi cela ne permettrait pas une vie de famille, en
élevant ensemble des enfants?
L'hétérosexualité n'est pas un gage de bonheur et l'homosexualité n'est pas un gage de malheur. Ce qui rend malheureux, c'est de vivre en dehors de ses chaussures, de ne pas pouvoir être soi-même parce que la Loi, la société, la famille, l'école, les ami-e-s ne le permettent pas...
Que
tu aimes les filles, les garçons, une personne quel que soit son
sexe biologique, tu as tout ce qu'il faut pour être heureuse, pour
vivre une vie de couple et de famille épanouissante et tes parents
t'accepteront. Donc, vis ta vie, ose vivre ce qui te convient le
mieux dans tes relations affectives et la vie va te faire rencontrer
de belles personnes et un jour, il y aura un + avec cette personne-là
et tu ira plus loin avec lui ou elle... Gardez confiance.
mercredi 5 juin 2013
Entrevues en direct ou sur Skype, Rosine Horincq recherche des participantes pour une étude qu'elle mène.
Lesbienne, Homo, Bi, Gouine ?
Fille/Femme attirée par une fille/femme
?
C'est nouveau pour vous? Depuis moins d'un an?
Votre avis nous intéresse!
- Vous avez déjà vécu -ou non- une relation avec une autre fille ou femme?
- Vous l'avez dit à d'autres ou pas?
- Vous vous sentez homo, lesbienne, bi, gouine ou sans étiquette, voire même hétéro, mais vous avez des sentiments, des attirances pour d’autres filles ou femmes ?
- Vous le vivez bien ou pas trop,
- Vous l'assumez haut et fort ou vous vous posez des questions,
- Et cela s’est révélé durant cette dernière année dans votre vie...
- Quelque soit votre âge...
- Votre avis m'intéresse.
Souvent, les études sur le « coming
out » ne s'intéressent pas aux filles et aux femmes. C’est pourquoi je
réalise cette recherche doctorale en psychologie.
La confidentialité et l'anonymat sont totalement assurés.
Durée de l'entretien: +/- 2H.
Rendez-vous à votre convenance, dans un lieu à définir en Belgique ou dans la Région de Lille ou encore où que vous soyez dans le monde, grâce à un rendez-vous sur Skype!
Dernier appel à candidature pour les
interviews.
Je voudrais :
vous donner la parole au sujet de vos
attirances, de vos relations, de comment vous vous identifiez au sujet de votre
orientation sexuelle, de ce qui vous a aidée -ou non-, dans votre processus de
développement, pour vous accepter, plus ou moins bien, pour vivre dans la société hétéronormée, etc...
Je mène cette recherche dans un cadre universitaire. Votre avis, votre expérience est unique et elle me permettra d'ancrer mes résultats au plus près de ce que vous vivez.
Merci pour vos messages sur ce blog, dans la boite mail. A bientôt!
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