vendredi 30 novembre 2012
Le Virus du Papillome Humain (HPV).
dimanche 16 septembre 2012
Les Klamydia's sont là...
Bonjour,
Nous espérons que vous avez passé un bel été...
De notre côté, nous avons eu l'occasion de rencontrer les responsables d'une association suissesse qui vient de réaliser une vidéo sur la prévention des IST (Infections Sexuellement Transmissibles) entre femmes... En images, Laëtitia explique avec intérêt, sérieux mais néanmoins humour, les bases du safer sex entre femmes...
A visionner absolument sur : www.klamydias.ch
Alors, pour réduire les risques et vous protéger mutuellement, il y a des variantes, des idées à créer...
Pour les cunnilingus, que diriez-vous de détourner les œufs Tenga prévus initialement pour la masturbation pour hommes...?
Ce sont des sextoys en forme d'œufs creux, extrêmement doux et en silicone. Si vous les retournez, la face lisse sera à l'intérieur de l’œuf et la face avec des reliefs, à l'extérieur. Il y a plusieurs sortes de reliefs différents... Ils sont aussi très extensibles. Placez le lubrifiant à base d'eau (les lubrifiants à base d'eau sont comestibles et adaptés pour les jouets en silicone, il y a une pochette de lubrifiant de ce type, dans chaque œuf Tenga) -surtout- sur la face avec des reliefs, qui sera en contact avec le sexe de votre partenaire. Rien ne vous empêche d'en mettre un peu pour vous, à l'intérieur de l’œuf, mais pas trop, pour votre confort.
Placez l’œuf autour de votre bouche, en glissant la langue dans l’œuf (côté lisse) et puis caresser votre partenaire avec votre langue, au travers de l’œuf. Votre partenaire sentira vos caresses intimes et remplies de désir, avec le petit + des reliefs qui composent l’œuf...
Plus facile à maintenir autour des lèvres de la bouche que certains autres moyens de protection, ces œufs permettent que vos muqueuses ne se touchent pas (afin que les infections ne se transmettent pas, dans la même idée que les digues et autres barrières en latex), tout en offrant des sensations différentes et ludiques, à découvrir à deux.
Vous pouvez ensuite laver l’œuf, le sécher et le garder pour d'autres cunni(lingus), en privilégiant, si possible, le même œuf, pour le même sens des pratiques sexuelles (à chacune son œuf, un pour de l'une vers l'autre et un autre pour de l'autre vers l'une... :)))...
Si vous avez d'autres idées, elles seront les bienvenues!
vendredi 27 juillet 2012
De -comment on vit ses attirances envers les filles à 14 ans- au "char de la Pride", une envie de vous répondre...
Ado et lesBIenne: comment savoir si on est lesbienne?
Ado et lesBIenne: comment savoir, suite.
- celui de ne pas dépasser vos propres stéréotypes; il y a des bisexuelles, des lesbiennes de tous les styles et les plus « masculines » ou les plus « féminines » valent tout autant, il n'y a pas de meilleures façons de se montrer ou de se vivre lesbiennes ou bisexuelles que d'autres, du moment qu'on est soi-même le plus possible. De plus, cela peut varier au cours de la vie, être plus féminine à certains moments, les deux à d'autres et encore d'autres équilibres de genre possibles...
- En posant ce regard sur les filles et les femmes qui sont plus démonstratives à la Pride, tout comme les médias le font encore, ainsi que la société en général, on risque de favoriser ce qui s'appelle «la vision de l'homosexualité comme repoussoir », pour « garder les filles et les femmes dans le bon et droit chemin de l'hétérosexualité ». Mais au bénéfice de qui devraient-elles rester à tout prix hétérosexuelles? La pire chose, au risque de me répéter, c'est de vivre à côté de ses chaussures ou dans la paire de chaussures qui n'est pas la sienne (rester hétéro alors qu'on sent autre chose ou rester lesbienne alors qu'on se sent hétéro :)) ). Pour info, la représentation des LESbiENNES s'améliorent un peu au sujet de la Pride, les journalistes ont beaucoup progressé et de nombreux hétéro rejoignent maintenant le Pride pour venir s'amuser!
jeudi 12 juillet 2012
Comment savoir si une fille -ou une femme- est lesbienne ou bisexuelle?
Certaines personnes disent avoir un gaydar : un radar pour se reconnaître entre garçons/hommes gays. Certaines personnes hétéro pensent aussi pouvoir reconnaître les gays, les bi, les lesbiennes, juste en les regardant... Il semble bien que ce soit une légende qui existe dans les grandes villes et qui mêle stéréotypes, préjugés de genre et orientation sexuelle. Dans cette idée de radar, il est présumé que les lesbiennes seraient des tom-boys, masculines ou des ultra-féminines, elles auraient telle ou telle attitude, en général plus affirmées, autonomes, elles porteraient tels vêtements, elles auraient telle coupe de cheveux, elles seraient plus sportives, elles feraient de la boxe/du jogging/du badminton/du volley, elles porteraient une bague au pouce gauche, etc... Ces stéréotypes fonctionnent comme les autres stéréotypes. A partir de quelques faits parfois réels, qui concernent quelques personnes, il y a une généralisation pour dire que toute les personnes qui sont lesbiennes ou bi comme elles, ont toutes les mêmes caractéristiques. Tou-te-s les noir-e-s sont...., toutes les femmes sont..., tou-te-s les blanc-he-s sont... Or, les stéréotypes ne représentent qu'une toute petite partie des personnes.
Bien sûr, dans un même lieu, il y a des modes et pour faire partie d'un groupe d'appartenance, notamment lorsque l'on est ado, pour faire partie de la bande, on a tendance à porter tel ou tel habits, avoir telle ou telle attitude... On peut même se sentir « obligée » de développer des caractéristiques similaires aux autres, aux copines/copains, sous peine d'être rejetée... Mais tous et toutes les ados ne sont pas pareil-le-s, chaque individu d'un même groupe garde un côté unique...
C'est le cas aussi pour les LESbiENNES. En plus, ces stéréotypes ne sont valables que dans un lieu donné! Entre Bruxelles et Bombay, ce ne sera pas la même chose, à un moment donné (en 2012 ou dans les années 1920, idem) et cela diffère selon l'âge...
Il n'y a donc rien physiquement qui distingue une LESbiENNE d'une hétéro... Il y a des filles et des femmes de tous les styles, de tous les goûts, de toutes les personnalités, de tous les genres chez les hétéros comme chez les LESbiENNES... Même au niveau du genre. Il y a des « masculines », des « féminines », des « ni l'un, ni l'autre », des « entre les deux », des « les deux en même temps »... Comme vous pouviez vous en douter, la tâche ne sera pas facile pour les reconnaître...
Il y a des filles attirées par des filles, un peu partout: à l'école, dans votre quartier, parmi vos amies et copines... Le fait qu'elles soient avec des garçons ne veut pas dire qu'elles ne sont pas attirées par des filles... Elles peuvent être bi, par exemple ! D'autres peuvent être en chemin d'acceptation vers le fait qu'elles sont lesbiennes, mais la pression à être avec un garçon est tellement forte, qu'elles sont avec un garçon pour répondre aux attentes des autres. C'est vrai aussi que parfois, des filles vont se dire bisexuelles, pour plaire aux garçons, car c'est un peu "mode", alors que dans le fond, elles sont hétéro... Mais c'est vrai aussi que les filles qui sont avec des garçons à certains moments et des filles à d'autres, sont trop souvent vues comme des LESbiENNES qui ne s'assument pas, cloisonnant les bisexuelles et les obligeant à se dire soit hétéro, soit lesbiennes, selon les personnes auxquelles elles s'adressent...
Il faut donc trouver d’autres trucs, si on veut savoir si une fille ou une femme est bisexuelle ou lesbienne... Ce qui peut aider, c'est de faire connaissance, de parler avec elle de différentes choses et ces discussions vont vous permettre de mieux faire votre opinion sur ce qui lui plaît ou non, sur ce qui sera éventuellement possible ou non avec elle...
- il est possible de savoir si la personne est ouverte au sujet des questions d'amour et de sexualité entre filles, en parlant d'abord de tout, sauf de ça :). Parler des relations, des couples, de l'amour, de manière générale: que pense-t-elle de l'amour?, des relations?, qu'est-ce qu'elle recherche dans une relation?, un couple?, comment elle s'imagine dans le futur?... Peut-être va-t-elle répondre des choses très normatives: un homme + une femme, mariage (ou pas), enfants (ou pas)... Cela ne veut encore rien dire, si ce n'est qu'elle a grandi dans notre société qui s'appelle : « hétéroland »!
- Ensuite ou une autre fois, vous pouvez lui demander si elle connaît des gays, des lesbiennes ou des bi. Si oui, ce qu'elle en pense? Si non, comment elle imagine leurs relations?
- Ou alors, vous pouvez aussi lui demander ce qu'elle pense de l'égalité entre les gens, du racisme, de l'homophobie, du sexisme, de la lesbophobie... Selon sa réaction, vous aurez une indication d'où elle se situe par rapport à ça et vous, vous aurez -juste- posé des questions qui relèvent de l'égalité, ce qui est une loi dans nos sociétés!!! Si elle vous dit, « tu aimes ça toi? », vous pouvez vous positionner comme quelqu'une pour qui l'égalité entre hétéro, bi et homo, l'égalité entre tous les gens en général, c'est important! Et que pour le bien-être de tout le monde, il faut construire une société qui est égalitaire entre les personnes...
- Ou encore, vous pouvez "tester" un peu son ouverture aux relations entre filles en parlant des lesbiennes connues ou des films qui en parlent (exemples, le groupe Gossip, l'actrice qui a un show aux Etats-Unis, Ellen de Generes, la série L-Word, etc...) et regarder ses réactions...
- Si votre discussion se passe bien et qu'elle se montre acceptante des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles, vous pouvez à un moment oser lui demander « est-ce que tu penses que tu pourrais tomber amoureuse d'une fille dans ta vie? ». Si elle dit non, il faudra accepter cela, elle peut n'avoir aucun problème avec les LESbiENNES, mais elle peut être hétéro à 100% (ou presque)!
- Si elle est lesbophobe, il va falloir lâcher prise avec cette fille, cette femme, vous en détourner, ne rien en attendre, éventuellement mettre vos limites. C'est rare, mais ça arrive que des filles soient homophobes.
- Si elle réagit un peu ou très favorablement, cela voudra dire qu'elle est une belle personne, égalitaire, acceptante. Cela ne veut pas encore dire que, elle, elle l'est! Ni qu'elle s'intéresse à vous...
- Si par contre, il se révèle qu'elle est lesbienne ou bisexuelle, malgré votre charme et toutes vos qualités, cela ne veut pas encore dire, qu'elle s'intéresse à vous de manière plus intime... Les LESbiENNES n'aiment pas toutes les filles et toutes les femmes, tout comme les femmes hétéros n'aiment pas tous les hommes! Gardez confiance, une chouette rencontre vous attend prochainement...
- Si elle est LESbiENNE et qu'elle éprouve aussi de l'attirance pour vous, alors là, c'est peut-être le début d'une très belle histoire!
- Si elle dit, « j'ai un copain », cela ne veut pas encore dire qu'elle n'est pas attirée par les filles, mais ça veut dire qu'elle n'est pas « libre » actuellement,
- si elle dit, il y a une « « « personne » » » dans ma vie, peut-être qu'elle est avec une fille, peut-être non, mais dans tous les cas, elle n'est pas « libre » non plus...
- si elle vous annonce qu'elle est avec une fille, préparez-vous à un grand éclat de rire, grâce à votre coming out réciproque! Mais, dans ce cas, elle n'est pas "libre" non plus...
- Si elle dit « non », vous voilà retournée à la case départ ;)
Auparavant, il vous faudra estimer les risques. Vous ne pouvez le dire que si vous pensez pouvoir supporter qu'elle va peut-être le dire à d'autres personnes, que cela va peut-être vous éloigner. La plupart du temps, tout se passe bien, soit tout de suite, soit après une discussion. Néanmoins, il faut que vous soyez prête à affronter aussi les choses moins agréables. Mais au moins, vous aurez le mérite d'être authentique avec elle, pour qu'elle puisse vous connaître vraiment. Même si la fille en question n’est pas lesbienne, des liens d’amitiés fortes peuvent se créer grâce à ce lien de confiance que vous lui aurez témoigné.
lundi 14 mai 2012
Bien vivre son couple...
Mais en général, ces couples ont beaucoup de ressources pour créer de belles histoires d'amour, remplies de petits bonheurs...
samedi 14 avril 2012
Médecin ou intervenant-e lesbophobe: comment réagir?
Comment réagir à la lesbophobie des médecins et des intervenant-e-s que nous rencontrons?
Existe-t-il des clés pour réagir face à un-e intervenant-e, médecin qui est lesbophobe? Qui pose des questions ou fait des réflexions déplacées, injustifiées? Comment prévenir ces situations?
Ouvertement lesbophobe?
La plupart des intervenant-e-s ne sont pas ouvertement lesbophobes. Malheureusement, cela peut néanmoins arriver. Dans ces cas,
mettre ses limites, dire son désaccord, le plus possible et le plus vite possible : « je ne suis pas d'accord avec vous, vous vous trompez », « vous ne savez pas mieux que moi qui je suis et la valeur de ce que je suis », « je ne me sens pas respectée, je veux être aidée et accompagnée par quelqu'un-e qui n'est pas lesbophobe »,...
se lever et partir. Et cela, sans culpabilité! Car c'est de la protection, c'est une force de le faire. Nous en tant que filles et femmes, nous avons été souvent socialisées en apprenant à respecter, à douter de notre droit à poser nos limites. Non, c'est non! Partez en toute confiance de vos ressentis et de votre droit à ne pas rester dans une situation où vous n'êtes/ ne vous sentez pas respectée, peu importe ce que dit l'autre.
Payer ou pas la consultation ? L'avantage, c'est d'avoir un élément de preuve d'y être allée, si vous comptez déposer une plainte, bien que cela ne donnera aucune preuve de la lesbophobie de l'intervenant-e. L'inconvénient, c'est de se sentir « eue », que l'autre ne subit aucun préjudice d'avoir été violent-e!
au besoin, porter plainte à l'ordre des médecins, des psy...
Inadéquat-e-s?
Ce qui peut arriver de manière plus fréquente, c'est que les intervenant-e-s, les médecins sont inadéquat-e-s. Soit dans leur façon d'être, soit dans leurs pratiques, soit les deux.La plupart sont hétérocentré-e-s, comme l'est la société. Ils-elles pensent que tout le monde est hétéro ou comme si tout le monde devait l'être, a priori. Elles-ils peuvent aussi être gay-centré-e-s (intervenir avec les LESbiENNES comme avec les gays, confondre leurs besoins et leurs réalités avec celles des gays) ou femmes-centré-e-s (intervenir avec les LESbiENNES comme avec les femmes, ne pas tenir compte de leur besoins et réalités relatifs au fait d'être LESbiENNE). Il faut savoir que la plupart des intervenant-e-s et des médecins sont sans formations initiale, ni continuée, au sujet des réalités des lesbiennes et des femmes bisexuelles.
Dans ces situations, il est plus difficile de réagir... C'est moins clairement lesbophobe, c'est plus flou... Pourtant les conséquences peuvent être importantes : cela peut provoquer ou renforcer un mal-être, nous allons recevoir des mauvaises infos/ conseils/ examens, parfois, il peut y avoir des effets iatrogènes possibles (effets secondaires dus au traitement même). Les impacts sont encore plus négatifs en fonction du degré d'acceptation de soi au sujet de son orientation sexuelle, du sexisme, de homophobie et de l'hétérosexisme vécus et intériorisés, du degré d'affirmation de soi, de la fragilité du réseau social proche, etc...
garder son esprit critique en éveil, garder confiance dans ses ressentis
mettre ses limites autant que possible, parler de son malaise face aux propos, aux attitudes que l'on trouve inadéquats par rapport à nos besoins : « je pense que ce que vous dites, ce n'est pas ma réalité, mon besoin en venant vous voir est de..., pouvez-vous m'assurer que vous pouvez bien m'accompagner à ce sujet ? », « avez-vous une formation sur les LESbiENNES et leurs besoins en termes de santé? Comment comptez-vous vous former car je veux être bien prise en charge ? », « je me sens mal à l'aise par rapport à ce que vous dites, comment pouvons-nous créer une relation de confiance pour que l'accompagnement puisse se faire? ». Les intervenant-e-s et les médecins n'ont pas vraiment l'habitude que l'on se mette « à égalité » avec eux-elles, que l'on soit les guides de l'accompagnement, elles-ils peuvent en être étonné-e-s. Mais si l'intervenant-e se montre conciliant-e, se remet en question, a une attitude d'écoute et de respect, c'est bon signe pour la suite! Si par contre, il-elle se montre agacé-e, s'énerve, vous dit que vous avez un problème ou alors, vous dit clairement qu'elle-il n'est pas sûr-e de pouvoir bien vous accompagner étant donné ses valeurs, croyances, connaissances, alors, vous savez ce qu'il vous reste à faire: chercher un-e autre professionnel-le!
ne pas accepter d'interventions/ d'examens que l'on ne souhaite pas, qu'on l'on ne sent pas. Se faire confiance. Il n'y a jamais une obligation à se faire examiner!
Au besoin, utiliser « la phrase à 3 strates »:
Quand vous dites/ faites cela... (décrire le plus précisément possible)
Je me sens ... (en colère, mal, triste, vexée, déçue, incomprise...)
Je veux que ... (vous me respectiez, que vous cessiez de..., mettre fin au rendez-vous...)
Au besoin, quitter la pièce et changer de médecin
Au besoin, porter plainte à l'Ordre des médecins, des psy...
Les chouettes...
Trouver des médecins adéquat-e-s, c'est possible. Ca permet de prévenir les situations décrites ci-dessus...
utiliser le bouche à oreille, entre ami-e-s, en consultant des forums, des blogs... Mais tout en gardant l'esprit critique en éveil, car un-e médecin peut être super pour quelqu'une et pas pour une autre, il y a une relation de confiance qui doit se construire
au besoin, vous faire accompagner d'une amie pour la ou les premières fois. Mais seulement à votre demande (pas sur l'insistance de votre petite amie par exemple) et peut-être pas à chaque rendez-vous, car une consultation, ça reste quand même un lieu privé, pour vous-même!
chercher, se donner le droit de chercher un-e intervenant-e adéquat-e pour vous, ce n'est pas toujours (presque jamais d'ailleurs) la première personne venue! Mais oui, vous allez trouver « the » intervenant-e qui pourra vous accompagner, c'est sûr!
« tester » l'ouverture et la connaissance des médecins, soit en disant d'emblée votre orientation sexuelle si c'est possible pour vous, soit en le faisant comprendre (« c'est une amie lesbienne qui m'a donné vos coordonnées ») et observer les réactions du/ de la médecin. En fonction de sa réaction, prendre votre baromètre et voir si ça va pour vous d'être accompagnée par cet-te intervenant-e, médecin...
Garder confiance, il existe beaucoup de médecins qui sont très bien et de plus en plus se forment sur ces sujets. Vous pouvez consulter un-e intervenant-e plus spécialisée au sujet de la santé des lesbiennes, mais il y a aussi plein d'autres qui ont ce supplément d'humanité et de professionnalisme nécessaire pour être adéquat-e-s et avec qui vous pouvez faire un bout de chemin et être bien accompagnée (ces médecins se formeront en conséquence de leurs besoins pour vous accompagner, cela leur permettra aussi d'être mieux formé-e-s pour d'autres!)
Que faire encore?
Il y a encore d'autres pistes à suivre...
nous sensibiliser, nous solidariser les unes les autres, en nous racontant les difficultés et les succès avec nos médecins, en s'échangeant nos trucs et ficelles, nos bonnes adresses...
nous aider et nous soutenir les unes les autres pour consulter un-e gynéco et faire un dépistage régulièrement (chaque année, un rendez-vous!)
pour celles qui peuvent se le permettre, sensibiliser et informer nos médecins et intervenant-e-s (même si notre consultation n'a rien à voir avec notre orientation sexuelle!), en nommant notre orientation sexuelle, notre lesbianisme, afin qu'ils-elles se conscientisent que nous sommes là, dans leur clientèle, nous rendre visibles.
mercredi 4 avril 2012
A cause d'elles...
Quelle est la cause, le gêne ou la gêne?
Il y a toujours – et encore actuellement - des personnes qui ont cherché à connaitre "les causes" de l'homosexualité... Du moins, depuis que cela existe. C'est-à-dire depuis pas si longtemps que ça!
Les amours entre personnes de même sexe ont toujours existé, bien sûr ! Mais le regard social sur leurs relations et leurs amours a beaucoup changé à travers le temps et dans le monde... On remarque de nettes variations. Par exemple, la position des sociétés judéo-chrétiennes, historiquement, semble rejeter les pratiques sexuelles et les amours entre deux personnes de même sexe. Cela n'a pas toujours été le cas. Des historien-ne-s tel-le-s que John Boswell et plus proche de nous, Florence Tamagne, ont étudiés les représentations à ce sujet. A certains moments, l’Église catholique a même été tolérante par rapport aux relations entre personnes de même sexe. Mais diverses raisons économiques, politiques, sociales ont ensuite concouru à ce que l’Église se replie et se referme au sujet des amours entre personnes de même sexe, tout comme sur d'autres sujets tels que la contraception, les pratiques sexuelles entre personnes de sexes différents, ce que c'est être un homme, une femme, un couple, une famille...
Ce n’est que plus tard que le mot "homosexualité" est né. Comme le mot hétérosexualité, il apparait seulement vers 1885, au moment où le pouvoir médical prend la relève du pouvoir religieux en ce qui concerne les connaissances universitaires. En miroir de l'évolution du regard social porté sur les personnes dites inverties, la médecine n'allait plus tant condamner, comme c’était le cas du pouvoir religieux qui considère que c'est un pêché mortel, que chercher à traiter : l'idée dominante à partir de cette époque est que l’homosexualité est une maladie psychologique. Ils allaient chercher les causes pour « guérir » les personnes.
Cette position a changé à mesure que la société a évolué vers plus de tolérance et d'acceptation sur l’homosexualité, jusqu’à ce que les médecins et les chercheurs considèrent finalement que ce n'est pas une maladie, ils n'en trouvaient en outre pas les causes et ils ont mis en évidence que les symptômes éventuels de ces personnes étaient davantage dus aux pressions sociales et familiales qu’elles subissaient, plutôt qu'à une maladie psychologique.
Le corps médical et psy a petit à petit sorti l'homosexualité des guides des maladies mentales (APA, DSM...), et, depuis 1991, TOUS les pays (y compris le Vatican et les pays arabes) ont ratifié une proposition de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour dire que l'homosexualité n'est pas une maladie...
Cependant, que l’homosexualité ne soit plus considérée comme une maladie n’a pas arrêté les recherches sur les "causes" de l’homosexualité. On ne compte pas le nombre d'études qui ont vu le jour pour tenter de les identifier ! Certaines recherches sont faites dans une perspective essentialiste (ce serait dans la "nature", l'inné, c'est dans les gènes, le cerveau, les hormones...), d'autres sont orientées dans une perspective constructiviste (ce serait dans l'évolution, dans l'histoire de la personne, dans l'acquis, c'est dans la petite enfance selon le freudisme, les apprentissages sociaux, la théorie du rôle et de l'étiquetage...). A noter qu’une bonne partie de ces recherches sont franchement rigolotes avec un peu de recul… Si elles n'avaient pas d'implications concrètes sur des personnes, si elles ne se présentaient pas comme des vérités, on ne devrait même pas écrire un post sur ce blog! On pourrait seulement en rire!
Le bilan de ces recherches des "causes" ? Personne n'a pu trouver un facteur, ni même un ensemble de facteurs explicatifs, qui permet d'expliquer de manière valide scientifiquement la cause de l'homosexualité… Divers arguments ont été mis en œuvre, aucun ne résiste à la critique.
Mais le plus important à notre avis, c’est de connaitre les raisons de cette recherche permanente des "causes"… Cherche-t-on les causes de l'hétérosexualité??? Non... Parce que l'on considère que c'est "normal" ! Mais en fait, l’hétérosexualité n'est pas plus normale, elle est juste plus fréquente, ce n'est pas la même chose !
Par ailleurs, il n’y a pas une homosexualité opposée à l’hétérosexualité : bien au contraire, l’orientation sexuelle est un continuum, qui va de ‘exclusivement hétéro’ à ‘exclusivement homo’, en passant par toute une palette de bisexualités, comme l’a décrit Kinsey. Et la bisexualité et l'homosexualité sont plus fréquentes que l'on croit...
Le problème, en bref, ce n'est pas l'homosexualité, c'est l'homophobie et le sexisme. Et les causes de ces derniers, on les connait, on peut facilement voir comment ils se construisent, se matérialisent et aux bénéfices et aux dépends de qui !
jeudi 15 mars 2012
Le frottis; quelle histoire!
Qu'est-ce qu'un frottis?
Le test PAP est un outil de dépistage, pas de prévention. Il ne traite pas, il ne guérit rien.
Après le frottis, la-le docteur-esse va faire un examen de vos organes, si vous êtes d'accord. Cela fait partie des examens à réaliser chaque année, lorsque vous aller faire votre frottis. Votre médecin va mettre des gants en latex très fins, va lubrifier ses doigts, va mettre doucement un doigt dans votre vagin et elle-il va poser son autre main sur votre ventre, pour voir si vos organes pelviens (ovaires etc.) sont de la bonne forme, de la bonne taille et au bon endroit. Cet examen dure très peu de temps et il est important.
* http://well.blogs.nytimes.com/2012/03/14/new-guidelines-advise-less-frequent-pap-smears/?ref=health
mercredi 7 mars 2012
Le 8 mars...
Alors, petit préambule, non, non, on ne dit pas "la journée de la femme"! Même si les journaux en parlent parfois comme cela...
Pourquoi? Parce que ce serait réifier les femmes au travers de la Femme, emblème de l'éternel féminin, avec un ordre naturel, une logique essentialiste derrière... Gloire à la Femme et tout le toutim... Du moment qu'elles continuent à être et surtout, qu'elles restent à leur place de femme...
Or, les gentilles filles vont au paradis. Les vilaines vont partout...
Donc, c'est la journée internationale DES femmes et plus précisément, de leurs droits...
En outre, le jour où l'on ne devra plus avoir un jour pour ça, c'est que les droits seront atteints et là, on pourra vraiment faire la fête!!!!!
En attendant, nous nous engageons auprès de tous les mouvements qui travaillent pour faire respecter les droits des femmes en général et nous sommes à leurs côtés pour continuer de tenir compte de manière transversale, des variabilités parmi les femmes, dont les LESbiENNES, de toutes les couleurs, de tous les âges, de toutes les formes, partout dans le monde...
Car l'égalité, le respect des droits, c'est aussi une question de santé...
jeudi 1 mars 2012
La prévention des ITSS entre femmes... Mais encore?
Vivre, partir en voyage, traverser la rue, faire l'amour, c'est prendre des risques... Mais la plupart du temps, tout se passe bien, non? Et la sexualité sans risque, ça n'existe pas... Et si on ne fait rien, ce serait très ennuyant non? Alors, on fait comment?
Bien sûr, on essaye de réduire les risques au maximum (on fait des vaccins pour partir à l'étranger, on passe -parfois- quand le feu est vert pour les piétons, on utilise certaines précautions lors des relations sexuelles...).
Mais le risque Zéro n'existe pas. On va "juste" (mais c'est très important!!!!) réduire au maximum les risques... Il faut veiller à le faire, cela fait partie des choses importantes dans une relation, qu'elle soit passagère ou établie, il faut prendre soin de soi et de l'autre, ou vice versa, c'est comme vous voulez! Cela relève de l'éthique dans la relation, du respect qui est donné et reçu.
Pour réduire les risques, il faut être informées... Et dans le domaine de la santé affective et sexuelle, il y a peu de choses au sujet des LESbiENNES et comme nous l'avons déjà dit, les informations se répètent de l'une à l'autre des brochures d'informations.
Depuis de nombreuses années, la question des IST, Infections Sexuellement Transmissibles, lors des relations entre femmes, est restée en même temps négligée (en termes de recherche, d'actions de prévention) et en même temps, présentée comme un grave danger (la question du VIH-Sida entre femmes). Sous-estimée d'un côté, dramatisée d'un autre.
Sous-estimées, les ITSS entre femmes le sont car il reste des idées selon lesquelles, deux femmes ensemble "ne peuvent rien se refiler comme infections". Cela repose sur la méconnaissance des praticien-ne-s et des chercheurs-euses et sur une vision phallocentrée de la sexualité ("que peut-il bien exister s'il n'y a pas de pénis?", réponse lorsque l'on n'est PAS dans cette vision : plein de choses :) !!!!!). Si la sexualité entre femmes est ainsi banalisée, dénigrée, il en va de même des infections. Derrière ce processus, c'est la sexualité des femmes en général qui est ainsi mal considérée. Hors de la reproduction et de la contraception, la prise en compte de la sexualité des femmes reste encore trop souvent réduite.
Dramatisées, les ITSS entre femmes le sont aussi. Des messages qui émanent et qui se répètent de manière univoque proviennent souvent de femmes LESbiENNES qui travaillent auprès des gays, des prostitué-e-s, en prévention du VIH-SIDA. Il est bien connu que dès le début, les LESbiENNES ont été solidaires avec leurs amis et connaissances gays, frappés de plein fouet par cette épidémie, devenue une pandémie. Pourtant, durant des années, la question de la transmission du VIH entre femmes, ensuite des IST, n'a pas fait l'objet d'actions ou de recherche. Ni par les associations de gays, ni par d'autres. Ce n'est que récemment que la question des IST entre femmes apparait, pour une série de raisons et de motivations dont certaines sont louables. Mais pour faire poids, les messages font peur ("le VIH se transmet entre femmes!!!", cela est possible, il existe quelques cas, mais cela n'est pas très fréquent. Il faut réduire les risques en évaluant les pratiques de l'une et de l'autre, mais s'alarmer n'est pas de bon conseil). Pour être entendus, les messages résonnent comme ceux pour les gays et les hommes bi, ils ne tiennent pas suffisamment compte des réalités des LESbiENNES. Par contre, d'autres risques sont mis à l'écart. Pour diverses raisons (rencontre amoureuse, choix personnel mais aussi pression à la norme et à l'hétérosexualité), de nombreuses LESbiENNES disent avoir eu des relations sexuelles avec des hommes dans leur vie et certaines continuent à en avoir. Et les LESbiENNES sont parfois plus susceptibles de les avoir avec des hommes gays ou bisexuels, ce qui n'est pas sans intérêt en termes d'évaluation des risques.
Alors, la prévention des ITSS entre femmes doit gagner en expertise, la recherche doit être soutenue, les formations aux professionnel-le-s étendues, cela doit devenir une réelle attention, qui s'inscrit dans une perspective de santé globale pour les LESbiENNES (càd, tenir compte de tous les facteurs de risques et de protection, des niveaux individuels au niveau macro-social). Aussi, il s'agira pour nous, les LESbiENNES, de considérer que c'est important, nous sensibiliser les unes les autres, faire des tests de dépistage du col de l'utérus et consulter un-e gynéco chaque année.
NB: ITSS = Infections Transmises Sexuellement et par le Sang, IST = Infections Sexuellement Transmissibles. Souvent cela parle de la même chose, mais les termes ne sont pas les mêmes en Belgique, au Québec ou en France. ITSS correspond mieux à nos besoins, en tant que LESbiENNES.