vendredi 30 novembre 2012

Le Virus du Papillome Humain (HPV).

 

Le HPV, c'est le Human Papilloma Virus. C'est l'un des virus, l'une des infections sexuellement transmissibles, les plus fréquentes dans notre société contemporaine. Depuis quelques années, il s'est largement répandu. En Belgique, on estime qu'à peu près 70% des femmes (toutes orientations sexuelles confondues) sont porteuses du virus. Mais être atteinte du HPV ne veut pas dire que vous avez une maladie. 

Vu le nombre de personnes touchées, il y est donc fort possible que vous contractiez au moins une fois un HPV au cours de votre vie et il est fort probable aussi, que nous n'aurez aucun trouble de santé et donc, a fortiori, aucun symptôme. Quiconque est sexuellement active court le risque d'avoir un HPV.

En effet, il existe différentes souches du virus, près d'une centaine. Il existe plein de souches de ce virus qui ne sont pas dangereuses, qui ne créeront aucun problème de santé et disparaitront avec le temps. La plupart des personnes qui ont contracté un HPV sont dites asymptomatiques (elles ne présentent aucun signe, aucun symptôme). Le HPV peut même disparaitre de lui-même.

Le HPV est transmissibles sexuellement et par le sang, mais aussi de manière plus succincte, par des contacts de peau à peau, de muqueuses à muqueuses.

Aussi, il y a parmi ces souches, certaines qui sont dites à faible risques. Elles peuvent causer des verrues génitales ou anales, qu'il faudra traiter, elles ne sont pas graves même si ce n'est jamais agréable d'avoir des verrues, d'autant plus au niveau du sexe. Certaines souches de HPV créent même des verrues plantaires càd aux pieds et ce n'est pas drôle non plus, même si cela nous nettement inquiète moins! Les verrues peuvent apparaitre des semaines, des mois après le contact contaminant. 

Elles ressemblent à des excroissances en forme de chou-fleur, des crêtes de coq, on les nomme aussi condylomes. Elles sont indolores la plupart du temps, mais elles peuvent parfois créer des démangeaisons. Elles peuvent se situer sur la vulve, l'anus, l'urètre, le col, les cuisses...

D'autres souches sont dites à haut risque. Dans certains cas elles peuvent causer des transformations des cellules, elles deviennent anormales, il s'agit d'une dysplasie. Certaines peuvent évoluer vers des lésions pré-cancéreuses, un cancer du col de l'utérus, d'autres parties génitales ou de l'anus. Ceci se fait avec le temps et dans certaines circonstances; une immunité basse, etc...

Seulement une toute petite partie des infections créeront un cancer, mais mieux vaut être prudente et miser sur le dépistage. 

Consultez notre post: Le frottis en quelques mots.

Le HPV est très contagieux. Il ne nécessite pas de pénétration pour se transmettre, il peut l'être par des contacts peau à peau, de muqueuses à muqueuses (vulve, anus, bouche...). Il peut donc s'échanger entre femmes très facilement. Il n'est pas facile de prévenir sa transmission, si ce n'est par l'abstinence sexuelle et de tout contact peau à peau, donc, autant dire, que ce n'est pas possible, ni souhaitable :)!!!

Dans les recherches, il y a peu de cas de LESBIENNES infectées mais, d'une part, nous nous faisons moins dépistées régulièrement que les autres femmes, nous nous faisons parfois dépistées, sans dire notre orientation sexuelle (laissant l'illusion au professionnel-le, que nous sommes hétérosexuelles, comme ses questions semblent le sous-entendre) et d'autre part, les professionnel-le-s de la santé manquent de connaissances et de sensibilité à notre sujet et que dans les recherches, il arrive que les femmes soient toutes considérées comme hétérosexuelles, par défaut.De ce fait, notre invisibilité se manifeste peut-être jusque dans ces recherches et leurs résultats. Nous ne pouvons donc pas en déduire que nous sommes moins atteintes... 

Il reste que des spécialistes pensent que si une femme est atteinte lors de contacts avec une autre femme, c'est souvent que cette dernière a été contaminée par un homme précédemment. Ensuite, il peut aussi se transmettre de femme à femme par les contacts sexuels et de peau à peau. Cette idée vient que le HPV était considéré comme étant surtout localisé sur le gland des hommes. Il y a parfois encore des professionnel-le-s pour qui s'il y a eu contamination d'une personne, il y a forcément eu des relations avec un homme, ce qui n'est pas forcément le cas. 

De plus, de nombreuses LESbiENNES ont eu dans leur vie ou continuent d'avoir des relations avec des hommes, par plaisir, attirances mais parfois aussi, par la pression à la norme, à l'hétérosexualité, à la maternité aussi. Donc, nous sommes suffisamment à risque d'être atteintes, dans nos relations sexuelles, avec des hommes, avec des femmes. C'est pourquoi, les recommandations qui deviennent en vigueur par les gynécologues en ce qui nous concernent, nous, les LESbiENNES, sont de nous faire des frottis régulièrement.

Pensez-y pour vous, pour votre amoureuse, allez-y seule, en couple ou alors, allez-y en groupe d'amies au planning! Tout est bon du moment que vous vous fassiez régulièrement dépistée (frottis, test PAP)! Nous vous y encourageons!


dimanche 16 septembre 2012

Les Klamydia's sont là...


Bonjour,

Nous espérons que vous avez passé un bel été... 

De notre côté, nous avons eu l'occasion de rencontrer les responsables d'une association suissesse qui vient de réaliser une vidéo sur la prévention des IST (Infections Sexuellement Transmissibles) entre femmes... En images, Laëtitia explique avec intérêt, sérieux mais néanmoins humour, les bases du safer sex entre femmes... 
A visionner absolument sur : www.klamydias.ch 

Alors, pour réduire les risques et vous protéger mutuellement, il y a des variantes, des idées à créer... 

Pour les cunnilingus, que diriez-vous de détourner les œufs Tenga prévus initialement pour la masturbation pour hommes...? 

Ce sont des sextoys en forme d'œufs creux, extrêmement doux et en silicone. Si vous les retournez, la face lisse sera à l'intérieur de l’œuf et la face avec des reliefs, à l'extérieur. Il y a plusieurs sortes de reliefs différents... Ils sont aussi très extensibles. Placez le lubrifiant à base d'eau (les lubrifiants à base d'eau sont comestibles et adaptés pour les jouets en silicone, il y a une pochette de lubrifiant de ce type, dans chaque œuf Tenga) -surtout- sur la face avec des reliefs, qui sera en contact avec le sexe de votre partenaire. Rien ne vous empêche d'en mettre un peu pour vous, à l'intérieur de l’œuf, mais pas trop, pour votre confort. 
Placez l’œuf autour de votre bouche, en glissant la langue dans l’œuf (côté lisse) et puis caresser votre partenaire avec votre langue, au travers de l’œuf. Votre partenaire sentira vos caresses intimes et remplies de désir, avec le petit + des reliefs qui composent l’œuf... 
Plus facile à maintenir autour des lèvres de la bouche que certains autres moyens de protection, ces œufs permettent que vos muqueuses ne se touchent pas (afin que les infections ne se transmettent pas, dans la même idée que les digues et autres barrières en latex), tout en offrant des sensations différentes et ludiques, à découvrir à deux. 
Vous pouvez ensuite laver l’œuf, le sécher et le garder pour d'autres cunni(lingus), en privilégiant, si possible, le même œuf, pour le même sens des pratiques sexuelles (à chacune son œuf, un pour de l'une vers l'autre et un autre pour de l'autre vers l'une... :)))... 
Si vous avez d'autres idées, elles seront les bienvenues!

vendredi 27 juillet 2012

De -comment on vit ses attirances envers les filles à 14 ans- au "char de la Pride", une envie de vous répondre...

Vous avez mis des commentaires sur le post concernant; Ado et Lesbienne, comment savoir...
Ado et lesBIenne
Ado et lesBIenne: comment savoir si on est lesbienne?
Ado et lesBIenne: comment savoir, suite. 
Ce texte est pour te répondre à toi qui a 14 ans et en te remerciant pour ton commentaire, car je suis sûre que tu n'es pas la seule à vivre cela...
Est-ce que tu vis de chouettes choses pour le moment dans ton coeur, ta tête, ton corps? Si oui, c'est l'essentiel!!! Si non, ça va venir, garde confiance, parles-en avec tes amies, avec nous si tu veux...

Alors, pour commencer, je voudrais dire que l'on a tellement appris que le chemin au sujet des attirances, c'est l'hétérosexualité. Et qu'il n'y en a qu'un, point à la ligne. On a appris aussi que les autres orientations sexuelles, homo, bi, ont beaucoup moins de valeur. Même si ce n'est pas vrai, parfois, on risque d'y croire un peu. Alors, quand cela nous arrive, qu'on tombe amoureuse d'une fille, on peut avoir tendance à trouver des raisons à « être comme ça »: une déception dans les relations avec des garçons, trop ou pas assez de quelque chose en soi, dans la famille, etc. Comme si il fallait une raison pour être « comme ça ». Mais on ne réfléchit pas s'il y a une raison à être hétéro? Ah non, car ça, on considère comme plus « « « normal » » ». Est-ce que les hétéro sont comme ça parce qu'ils-elles ont été déçues par les personnes du même sexe qu'elles? Un autre exemple pour montrer que la déception des hommes n'est pas en lien avec le fait de devenir LESbiENNE, c'est au sujet des femmes qui sont violentées par leurs maris, pères, frères. Elles ne deviennent pas homo pour ça! La plupart sont et resteront hétéros. Aussi, il y a des filles qui aiment des filles, sans avoir vécu des choses douloureuses et/ou embêtantes avec des hommes ou des garçons.

Dans le fond, ce qu'il faut se rappeler, c'est que SI il y a une norme dans les orientations sexuelles, c'est le fait qu'il n'y a  pas qu'une seule orientation sexuelle et que la norme, ce qui est « normal », autrement dit, le plus fréquent, c'est une diversité des réalités dans les attirances affectives et sexuelles. En fait, hétéro, bi, homosexualité sont sur un continuum qui va de « exclusivement hétéro » à « exclusivement homo », avec toutes les nuances de gris entre les deux pôles de ce continuum. Il faut savoir qu'il n'y a pas de raison, d'explication, même si des chercheur-e-s ont essayé de trouver les causes. Il n'y a pas de cause explicative sûre à 100% qui pourrait expliquer l'homosexualité, ni l'hétérosexualité... Mais pourquoi chercher les causes? Car il y a une chose qui est sûre, c'est que ça existe, que c'est là, que cela a toujours existé. Parfois c'est mieux accepté dans la société, parfois moins bien, cela se modifie au cours de l'histoire.

Comme je l'ai dit, tout le monde est censé suivre le modèle hétéro classique. On a appris cela au fur et à mesure dans l'éducation que l'on a reçue (les livres, l'école, les jeux, la télé, les familles...). Dans ce modèle, les filles à l'adolescence restent entre elles et parlent de « choses de filles » et les garçons, de « choses de garçons », les filles et les garçons sont tous et toutes sensé-e-s être hétéro, les garçons doivent être « masculins » et les filles « féminines » (même ça, c'est aussi une idée, une construction sociale car être féminin-e et/ou masculin-e, ça évolue, ça change avec le temps, selon qu'on est à tel ou tel endroit de la planète), des jeux de séduction entre les filles et les garçons sont codifiés, obligés, vus comme naturels et tout le monde est censé jouer et aimer ce « jeu » de l'hétérosexualité, qui a pourtant beaucoup de conséquences sur de nombreuses personnes. Mais quand on sort de ce modèle qui est dominant et contraignant, parfois on peut se sentir larguée, parfois on peut se sentir heureuse d'être sortie de ce modèle qui est étroit et peut nous enfermer, parfois on peut être étonnée et découvrir d'autres formes de relations que le modèle fille-garçon, découvrir d'autres manières de construire des relations sentimentales, amoureuses, sensuelles et/ou sexuelles dans les relations entre filles, parfois on peut mieux choisir ce qui nous plait, avec les filles et/ou avec les garçons, en amitié, en amour...

Que l'on soit une fille ou un garçon, quand on n'est pas dans le moule hétéro, on a souvent davantage d'amies filles. Pourquoi? Parce qu'elles sont -en général- moins homophobes ou pas de la même manière que les garçons. Les garçons doivent être « masculins » et souvent ce n'est pas clair pour eux ce que c'est sauf que 1. ce n'est pas être une « fille » et 2. ce n'est ne pas être une « tapette ». Alors, leur masculinité se construit sur le rejet du féminin et des filles en tant qu'individus à part entière et sur l'expression d'une masculinité qui peut se confondre avec le fait de prendre le pouvoir, même parfois d'être violents, selon eux comme preuve de leur """virilité""". Tous les garçons ne sont pas comme ça!!! Ils y en a des très chouettes, pas machos du tout, qui sont consensuels, respectueux, etc. Et ce sont des vrais mecs aussi, les filles vont beaucoup les apprécier avec le temps, mais ce n'est pas ça que l'on attend d'eux dans le moule hétéro. Alors, ces garçons, même s'ils sont hétéros, subissent aussi de l'homophobie par les autres garçons qui sont les Mr Muscles du lycée, pour leur rappeler qu'ils doivent rester des « « vrais mecs » » sinon gare à eux! Mais dans le fond, les vrais machos sont moins nombreux qu'il n'y parait, mais comme ils parlent forts, on entend qu'eux! Et il y a des garçons pas si macho dans le fond, mais qui suivent les Mr. Muscles et c'est dommage! Donc, quand on est trop ou pas assez féminin-e/masculin-e, qu'on est pas hétéro, on va vers les filles car elles sont souvent plus acceptantes...

Quand on sort du grand jeu strict de l'hétérosexualité, on peut aussi se rendre compte que les garçons comme les filles, nous avons tous et toutes du masculin et du féminin en soi, que c'est une richesse de trouver son équilibre personnel entre son masculin et son féminin en soi. Et qu'une fille que l'on nomme « garçon manqué », ne serait-ce pas plutôt une « fille réussie » ;)... L'idée, c'est que l'idéal, c'est de développer son côté unique, à soi, où il y a du féminin et du masculin et de vivre dans sa paire de baskets à soi, que l'on se construit petit à petit, sa vie... Car le plus dur, c'est de vivre dans les baskets qui ne sont pas les vôtres (devoir être hétéro et se montrer hétéro alors que l'on sent autre chose en soi par exemple).

Aimer, se sentir attirée par des filles plus « masculines », ça ne veut pas dire forcément que tu es lesbienne ou non, mais ça veut dire que tu aimes les filles masculines, que tes attirances vont vers ce type de filles, du moins pour le moment... Et se sentir attirée, aimer une fille et/ou un garçon -masculin/e – féminin/e - ni l'un, ni l'autre – les deux en même temps-, c'est de l'amour et c'est tout! Et si c'est réciproque, que les deux personnes se respectent l'une l'autre, alors c'est une belle histoire à vivre qui commence!

Pour le fait de se dire lesbienne, bisexuelle, hétéro, il n'y a que toi qui pourra répondre à cette question et toutes les réponses citées ci-dessus sont toutes aussi valables et belles. Le problème, c'est le sexisme et l'homophobie, ainsi que la pression à être hétérosexuelle. Le problème, ce n'est pas d'être lesbienne ou bi.

Par contre, il peut encore exister de la stigmatisation sociale, familiale envers les lesbiennes et les bisexuelles, donc, il faut se respecter, prendre son temps pour le dire, gagner de l'estime de soi, se faire confiance, choisir à qui et quand on le dit et avec le temps et tout ira de mieux en mieux!!!

C'est un processus d'acceptation de soi et d'affirmation de soi qui peut prendre de quelques mois à plusieurs années et on peut voir qu'il y a des enjeux à certains moments de la vie, on peut repérer aussi comme des "étapes"... Les premières concernent le fait de se dévoiler (enlever le voile de l'hétérosexualité) à soi-même. Souvent, ça prend du temps, ce n'est pas toujours facile, on se dit « non, non, cela ne peut pas m'arriver », on se renseigne en cachette, on tente de rencontrer d'autres personnes « comme nous » dans leur orientation sexuelle, mais comme ce n'est pas marqué sur le front, on ne sait pas comment faire, on ne connait pas les endroits et les manières pour les trouver, puis, petit à petit, on en trouve, on en rencontre encore et encore... Voire on tombe amoureuse d'une fille sur internet, comme toi... ;)


Pour répondre à Agniezska, je voudrais dire que c'est après ce moment-là de leur chemin d'acceptation et d'affirmation, que PARFOIS, certaines personnes lesbiennes, bisexuelles ou les gays, peuvent se montrer assez fort dans les stéréotypes (les gars sont plus « efféminés » et les filles plus « masculines »). Une jeune peut détester la Pride, ce qu'elle y voit est un repoussoir pour elle et... elle peut être sur un char et s'amuser la semaine d'après lors de la Pride de sa ville...

Pour rappel, la journée de la fierté LGBT Lesbienne, gaye, bi, trans, c'est la fierté qui commémore une marche-manifestation de lutte contre les discriminations envers les gays, qui a eu lieu à Stonewall aux USA en 1969 et la fierté, ce n'est pas d'être homo mais c'est la fierté d'avoir traversé tout cela, les discriminations, les violences, les inégalités, les pressions à l'hétérosexualité et d'être enfin là, vivant-e, fier-ère de qui on est, avec le droit de vivre sa vie et de le fêter ensemble, au grand jour.

C'est surtout à certains moments de la vie que la Pride est importante. Notamment au moment où on se rend compte que les doutes, les souffrances, parfois le sentiment de honte de soi, de ne pas s'aimer, de ne pas se sentir légitime d'être soi, parfois les violences subies à l'école, tout ça, qui nous a fait nous sentir si mal, c'est à cause des stéréotypes!!! Alors, parfois, certaines personnes, à certains moments, vont avoir comme réaction, proportionnellement à tout ce qu'elles ont subi- et sans que cela soit conscient- vont « donner du stéréotype » à la société! « Ah, j'ai souffert tout ça à cause des stéréotypes?? Et bien, je vais vous en donner du stéréotype! ». Mais cela ne dure pas, c'est un moment où c'est comme le bouchon de champagne qui saute, l'homosexualité prend toute la place, avoir des ami-e-s homo, c'est génial, les hétéro sont moins bien perçus (comme eux-même perçoivent mal les lesbiennes, les gays, les bisexuel-le-s), etc... Mais ensuite, les choses reprennent leurs places. Avec le temps, les amours, les ami-e-s, les projets, lorsque l'on peut être davantage soi-même, que l'on s'accepte mieux, que l'on s'affirme plus, on gagne en confort de vie et l'homosexualité ne prend plus toute la place, elle prend sa juste place dans sa vie, avec plus ou moins de stéréotypes de genre. D'ailleurs, les hétéros en ont aussi des stéréotypes quand on les regarde, non? Mais eux-elles font partie de la culture dominante et ne se rendent pas compte de leurs stéréotypes de genre!

Il faut veiller à nos propres stéréotypes car dans votre commentaire, il peut y avoir deux risques.
  1. celui de ne pas dépasser vos propres stéréotypes; il y a des bisexuelles, des lesbiennes de tous les styles et les plus « masculines » ou les plus « féminines » valent tout autant, il n'y a pas de meilleures façons de se montrer ou de se vivre lesbiennes ou bisexuelles que d'autres, du moment qu'on est soi-même le plus possible. De plus, cela peut varier au cours de la vie, être plus féminine à certains moments, les deux à d'autres et encore d'autres équilibres de genre possibles...
  2. En posant ce regard sur les filles et les femmes qui sont plus démonstratives à la Pride, tout comme les médias le font encore, ainsi que la société en général, on risque de favoriser ce qui s'appelle «la vision de l'homosexualité comme repoussoir », pour « garder les filles et les femmes dans le bon et droit chemin de l'hétérosexualité ». Mais au bénéfice de qui devraient-elles rester à tout prix hétérosexuelles? La pire chose, au risque de me répéter, c'est de vivre à côté de ses chaussures ou dans la paire de chaussures qui n'est pas la sienne (rester hétéro alors qu'on sent autre chose ou rester lesbienne alors qu'on se sent hétéro :)) ). Pour info, la représentation des LESbiENNES s'améliorent un peu au sujet de la Pride, les journalistes ont beaucoup progressé et de nombreux hétéro rejoignent maintenant le Pride pour venir s'amuser!

En conclusion, il faut enlever petit à petit les couches de sexisme, d'homophobie, de pression à l'hétérosexualité, de les enlever au maximum. Ce n'est pas si facile de tout enlever car chaque jour, on ne rappelle que c'est l'hétérosexualité qu'il faut suivre; les films sont très majoritairement hétéros, les représentations des couples dans les livres, les bd, à la télé etc. Mais avec le temps, on vit mieux en tant que lesBIennes. Ca va de mieux en mieux avec les rencontres amicales et amoureuses, le fait de connaitre un peu la culture lesbienne, etc. Mais même les hétéros gagneraient à réfléchir à tout cela et à s'assouplir en termes d'expression de genre (masculin/féminin)...

A bientôt (càd dans quelques semaines... ;)



jeudi 12 juillet 2012

Comment savoir si une fille -ou une femme- est lesbienne ou bisexuelle?

En plus de cet article, vous pouvez consulter nos autres articles sur le même sujet en cliquant sur les liens ci-dessous:

Ado et LESbiENNE; comment savoir si on est lesbienne?
ado-et-lesbienne-suite-comment-savoir?  
-->

Comme l'orientation sexuelle n'est pas marquée sur le front et que, dans notre société normée, tout le monde est présumé-e hétéro de prime abord, vous pouvez parfois avoir envie d'avoir des « trucs » qui aident à reconnaître les femmes et les filles, susceptibles d'avoir des attirances pour des femmes et des filles en général et... pour vous en particulier...

Certaines personnes disent avoir un gaydar : un radar pour se reconnaître entre garçons/hommes gays. Certaines personnes hétéro pensent aussi pouvoir reconnaître les gays, les bi, les lesbiennes, juste en les regardant... Il semble bien que ce soit une légende qui existe dans les grandes villes et qui mêle stéréotypes, préjugés de genre et orientation sexuelle. Dans cette idée de radar, il est présumé que les lesbiennes seraient des tom-boys, masculines ou des ultra-féminines, elles auraient telle ou telle attitude, en général plus affirmées, autonomes, elles porteraient tels vêtements, elles auraient telle coupe de cheveux, elles seraient plus sportives, elles feraient de la boxe/du jogging/du badminton/du volley, elles porteraient une bague au pouce gauche, etc... Ces stéréotypes fonctionnent comme les autres stéréotypes. A partir de quelques faits parfois réels, qui concernent quelques personnes, il y a une généralisation pour dire que toute les personnes qui sont lesbiennes ou bi comme elles, ont toutes les mêmes caractéristiques. Tou-te-s les noir-e-s sont...., toutes les femmes sont..., tou-te-s les blanc-he-s sont... Or, les stéréotypes ne représentent qu'une toute petite partie des personnes. 


Bien sûr, dans un même lieu, il y a des modes et pour faire partie d'un groupe d'appartenance, notamment lorsque l'on est ado, pour faire partie de la bande, on a tendance à porter tel ou tel habits, avoir telle ou telle attitude... On peut même se sentir « obligée » de développer des caractéristiques similaires aux autres, aux copines/copains, sous peine d'être rejetée... Mais tous et toutes les ados ne sont pas pareil-le-s, chaque individu d'un même groupe garde un côté unique...

C'est le cas aussi pour les LESbiENNES. En plus, ces stéréotypes ne sont valables que dans un lieu donné! Entre Bruxelles et Bombay, ce ne sera pas la même chose, à un moment donné (en 2012 ou dans les années 1920, idem) et cela diffère selon l'âge...

Il n'y a donc rien physiquement qui distingue une LESbiENNE d'une hétéro... Il y a des filles et des femmes de tous les styles, de tous les goûts, de toutes les personnalités, de tous les genres chez les hétéros comme chez les LESbiENNES... Même au niveau du genre. Il y a des « masculines », des « féminines », des « ni l'un, ni l'autre », des « entre les deux », des « les deux en même temps »... Comme vous pouviez vous en douter, la tâche ne sera pas facile pour les reconnaître...

Il y a des filles attirées par des filles, un peu partout: à l'école, dans votre quartier, parmi vos amies et copines... Le fait qu'elles soient avec des garçons ne veut pas dire qu'elles ne sont pas attirées par des filles... Elles peuvent être bi
, par exemple ! D'autres peuvent être en chemin d'acceptation vers le fait qu'elles sont lesbiennes, mais la pression à être avec un garçon est tellement forte, qu'elles sont avec un garçon pour répondre aux attentes des autres. C'est vrai aussi que parfois, des filles vont se dire bisexuelles, pour plaire aux garçons, car c'est un peu "mode", alors que dans le fond, elles sont hétéro... Mais c'est vrai aussi que les filles qui sont avec des garçons à certains moments et des filles à d'autres, sont trop souvent vues comme des LESbiENNES qui ne s'assument pas, cloisonnant les bisexuelles et les obligeant à se dire soit hétéro, soit lesbiennes, selon les personnes auxquelles elles s'adressent...

Il faut donc trouver d’autres trucs, si on veut savoir si une fille
ou une femme est bisexuelle ou lesbienne... Ce qui peut aider, c'est de faire connaissance, de parler avec elle de différentes choses et ces discussions vont vous permettre de mieux faire votre opinion sur ce qui lui plaît ou non, sur ce qui sera éventuellement possible ou non avec elle...

Parler d'amour, de relations affectives et sexuelles en général:

  • il est possible de savoir si la personne est ouverte au sujet des questions d'amour et de sexualité entre filles, en parlant d'abord de tout, sauf de ça :). Parler des relations, des couples, de l'amour, de manière générale: que pense-t-elle de l'amour?, des relations?, qu'est-ce qu'elle recherche dans une relation?, un couple?, comment elle s'imagine dans le futur?... Peut-être va-t-elle répondre des choses très normatives: un homme + une femme, mariage (ou pas), enfants (ou pas)... Cela ne veut encore rien dire, si ce n'est qu'elle a grandi dans notre société qui s'appelle : « hétéroland »!

Parler d'amour, d'égalité, des LESbiENNES, des couples de même sexe:

  • Ensuite ou une autre fois, vous pouvez lui demander si elle connaît des gays, des lesbiennes ou des bi. Si oui, ce qu'elle en pense? Si non, comment elle imagine leurs relations?
  • Ou alors, vous pouvez aussi lui demander ce qu'elle pense de l'égalité entre les gens, du racisme, de l'homophobie, du sexisme, de la lesbophobie... Selon sa réaction, vous aurez une indication d'où elle se situe par rapport à ça et vous, vous aurez -juste- posé des questions qui relèvent de l'égalité, ce qui est une loi dans nos sociétés!!! Si elle vous dit, « tu aimes ça toi? », vous pouvez vous positionner comme quelqu'une pour qui l'égalité entre hétéro, bi et homo, l'égalité entre tous les gens en général, c'est important! Et que pour le bien-être de tout le monde, il faut construire une société qui est égalitaire entre les personnes...
  • Ou encore, vous pouvez "tester" un peu son ouverture aux relations entre filles en parlant des lesbiennes connues ou des films qui en parlent (exemples, le groupe Gossip, l'actrice qui a un show aux Etats-Unis, Ellen de Generes, la série L-Word, etc...) et regarder ses réactions...
  • Si votre discussion se passe bien et qu'elle se montre acceptante des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles, vous pouvez à un moment oser lui demander « est-ce que tu penses que tu pourrais tomber amoureuse d'une fille dans ta vie? ». Si elle dit non, il faudra accepter cela, elle peut n'avoir aucun problème avec les LESbiENNES, mais elle peut être hétéro à 100% (ou presque)! 
     
L'idée, c'est de ne pas seulement voir ce qu'elle dit, parce que comme il y a encore beaucoup de lesbophobie dans notre société, elle ne pourra peut-être pas dire qu'elle trouve ça bien deux filles ensemble! Il faut regarder aussi ses réactions, son non-verbal, ce qu'elle ne dit pas, son degré de tolérance ou sa réelle acceptation assumée au sujet des LESbiENNES...

  • Si elle est lesbophobe, il va falloir lâcher prise avec cette fille, cette femme, vous en détourner, ne rien en attendre, éventuellement mettre vos limites. C'est rare, mais ça arrive que des filles soient homophobes.
  • Si elle réagit un peu ou très favorablement, cela voudra dire qu'elle est une belle personne, égalitaire, acceptante. Cela ne veut pas encore dire que, elle, elle l'est! Ni qu'elle s'intéresse à vous...
  • Si par contre, il se révèle qu'elle est lesbienne ou bisexuelle, malgré votre charme et toutes vos qualités, cela ne veut pas encore dire, qu'elle s'intéresse à vous de manière plus intime... Les LESbiENNES n'aiment pas toutes les filles et toutes les femmes, tout comme les femmes hétéros n'aiment pas tous les hommes! Gardez confiance, une chouette rencontre vous attend prochainement...
  • Si elle est LESbiENNE et qu'elle éprouve aussi de l'attirance pour vous, alors là, c'est peut-être le début d'une très belle histoire! 
     
Un petit truc : essayez de parler simplement et concrètement: « est-ce qu'il y a une personne dans ta vie? »:

  • Si elle dit, « j'ai un copain », cela ne veut pas encore dire qu'elle n'est pas attirée par les filles, mais ça veut dire qu'elle n'est pas « libre » actuellement,
  • si elle dit, il y a une « « « personne » » » dans ma vie, peut-être qu'elle est avec une fille, peut-être non, mais dans tous les cas, elle n'est pas « libre » non plus...
  • si elle vous annonce qu'elle est avec une fille, préparez-vous à un grand éclat de rire, grâce à votre coming out réciproque! Mais, dans ce cas, elle n'est pas "libre" non plus...
  • Si elle dit « non », vous voilà retournée à la case départ ;)

Si vous le pouvez, si vous le sentez et qu'il n'y a pas de risque, vous pouvez lui dévoiler, lui dire que vous, vous vous sentez attirée par les femmes, les filles. Il sera important de voir sa réaction, qui peut aller de « c'est cool! », à « ah bon? » avec étonnement, à plein d'autres choses. Donnez lui le droit d’exprimer aussi de la surprise !... 
Auparavant, il vous faudra estimer les risques. Vous ne pouvez le dire que si vous pensez pouvoir supporter qu'elle va peut-être le dire à d'autres personnes, que cela va peut-être vous éloigner. La plupart du temps, tout se passe bien, soit tout de suite, soit après une discussion. Néanmoins, il faut que vous soyez prête à affronter aussi les choses moins agréables. Mais au moins, vous aurez le mérite d'être authentique avec elle, pour qu'elle puisse vous connaître vraiment. Même si la fille en question n’est pas lesbienne, des liens d’amitiés fortes peuvent se créer grâce à ce lien de confiance que vous lui aurez témoigné.

Pour rencontrer d'autres filles/femmes, qui partagent avec vous l'amour pour d'autres filles/femmes, il y aussi des sites internet et leurs t'chats, des associations culturelles, sportives... Il y en a des spécifiques pour les jeunes. Dans les endroits de sorties, il importera de garder votre esprit critique en éveil car si certaines choses peuvent vous plaire (être avec d'autres lesbiennes ou bisexuelles, se rendre compte qu'il y en a d'autres, s'amuser, être complices, sortir de l'isolement...), d'autres moins (les plus jeunes fréquentent souvent moins ces lieux, il y a parfois un décalage d'âges, parfois aussi, ça peut être très "drague" comme dans les soirées hétéros d'ailleurs...)... Aussi dans ces lieux, toutes les femmes ne sont pas lesbiennes ou bisexuelles, elles peuvent être hétéro et ouvertes à des attirances érotiques avec des femmes ou elles peuvent accompagner leurs meilleures amies, tout simplement pour danser et s'amuser dans un chouette endroit!

Bref, derrière la question « cette fille est-elle lesbienne ou bi? », il y a une autre question : savoir si elle est amoureuse de vous... Parfois, on peut ne pas plaire à cette fille qui nous fait chavirer de joie, on ne peut pas plaire à tout le monde, le fait d'être attirée par les filles, cela ne veut pas dire être intéressée par toutes les filles!!! Prendre le temps d'estimer si vous lui plaisez, si elle vous plaît, passer du temps ensemble, discuter, partager des choses et puis voir comment elle vous regarde, comment elle réagit... Oser faire des petits pas vers elle, l'inviter à se balader, aller au ciné, à une activité... C'est vrai que ce n'est pas toutes les filles qui se permettent de vivre et de ressentir leur amour et leurs attirances pour d'autres filles, mais vers l'adolescence et en allant vers le fait d'être jeune adulte, il y en a de plus en plus. Parfois ça arrive plus tard dans la vie... Ça peut prendre du temps, des étapes pour accepter ses attirances et s'assumer (on n'a pas le choix de ses attirances, on peut ""juste"" choisir de les assumer ou pas, selon le contexte où l'on vit, les gens qui nous entourent, si c'est très homophobe ou moins...). Alors, bravo de vous permettre de vivre ce que vous ressentez comme étant quelque chose que vous aimez, que vous sentez qui vous convient... Car c'est de l'amour et c'est tout! Le reste, ce sont des préjugés qu'il faut combattre...

lundi 14 mai 2012

Bien vivre son couple...

Communiqué de presse du 14 mai 2012.

La majorité des couples de même sexe sont heureux. Autant que les couples de sexes différents...

Les lesbiennes, les gays, les bisexuel-le-s se rencontrent, s'aiment, construisent des projets, ont ou non des enfants, rencontrent des difficultés qu'ils et elles dépassent, vivent ensemble ou non, ont des ami-e-s, des familles... Ce sont des couples en somme...

Mais même si les mentalités et les lois évoluent favorablement, la grande différence reste le regard social qui pèse sur ces couples et ces personnes. Ce regard varie selon les époques et les endroits du monde. Les préjugés, les fausses croyances à l'égard des personnes homosexuelles, bisexuelles, de leurs couples, de leurs familles sont encore présents. D'une part, leurs relations sont présentées comme instables, moins durables, n'ayant pas le même potentiel de bonheur. D'autre part, elles sont souvent invisibilisées. Cela pèse sur le sentiment de légitimité et de bien vivre de ces couples et de ces relations amoureuses.

Ces couples peuvent aussi présenter certaines spécificités, comme écueils et comme potentialités. Bien sûr, ils peuvent aussi vivre des hauts et des bas, des conflits et parfois même, de la violence, tout comme les couples de sexes différents. Parfois, ces personnes vivent des séparations et ce n'est pas facile, surtout dans un contexte marqué par du sexisme, de l'homophobie et de l'hétérosexisme...

Dessin de Ania Lemin, copyright Ania Lemin

Mais en général, ces couples ont beaucoup de ressources pour créer de belles histoires d'amour, remplies de petits bonheurs...

Ce petit livre offre des éléments de réflexion, des points d'attention pour améliorer le bien-être tout court et aussi le bien-être en couple, autant pour les lesbiennes, les bisexuel-le-s, les gays et les trans concerné-e-s. Il sera également utiles aux personnes qui les entourent et à leurs intervenant-e-s psycho-médico-sociaux/ales.

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Vous pouvez télécharger le document directement à l'adresse ci-jointe:  
http://dl.dropbox.com/u/79269750/MagentaBrochure.pdf 

ou nous la commander à santedeslesbiennes@gmail.com ou magenta@contactoffice.be en mentionnant votre adresse et le nombre souhaité de brochures.

samedi 14 avril 2012

Médecin ou intervenant-e lesbophobe: comment réagir?

Comment réagir à la lesbophobie des médecins et des intervenant-e-s que nous rencontrons?


Existe-t-il des clés pour réagir face à un-e intervenant-e, médecin qui est lesbophobe? Qui pose des questions ou fait des réflexions déplacées, injustifiées? Comment prévenir ces situations?


Ouvertement lesbophobe?


La plupart des intervenant-e-s ne sont pas ouvertement lesbophobes. Malheureusement, cela peut néanmoins arriver. Dans ces cas,

    • mettre ses limites, dire son désaccord, le plus possible et le plus vite possible : « je ne suis pas d'accord avec vous, vous vous trompez », « vous ne savez pas mieux que moi qui je suis et la valeur de ce que je suis », « je ne me sens pas respectée, je veux être aidée et accompagnée par quelqu'un-e qui n'est pas lesbophobe »,...

    • se lever et partir. Et cela, sans culpabilité! Car c'est de la protection, c'est une force de le faire. Nous en tant que filles et femmes, nous avons été souvent socialisées en apprenant à respecter, à douter de notre droit à poser nos limites. Non, c'est non! Partez en toute confiance de vos ressentis et de votre droit à ne pas rester dans une situation où vous n'êtes/ ne vous sentez pas respectée, peu importe ce que dit l'autre.

    • Payer ou pas la consultation ? L'avantage, c'est d'avoir un élément de preuve d'y être allée, si vous comptez déposer une plainte, bien que cela ne donnera aucune preuve de la lesbophobie de l'intervenant-e. L'inconvénient, c'est de se sentir « eue », que l'autre ne subit aucun préjudice d'avoir été violent-e!

    • au besoin, porter plainte à l'ordre des médecins, des psy...


Inadéquat-e-s?

Ce qui peut arriver de manière plus fréquente, c'est que les intervenant-e-s, les médecins sont inadéquat-e-s. Soit dans leur façon d'être, soit dans leurs pratiques, soit les deux.

La plupart sont hétérocentré-e-s, comme l'est la société. Ils-elles pensent que tout le monde est hétéro ou comme si tout le monde devait l'être, a priori. Elles-ils peuvent aussi être gay-centré-e-s (intervenir avec les LESbiENNES comme avec les gays, confondre leurs besoins et leurs réalités avec celles des gays) ou femmes-centré-e-s (intervenir avec les LESbiENNES comme avec les femmes, ne pas tenir compte de leur besoins et réalités relatifs au fait d'être LESbiENNE). Il faut savoir que la plupart des intervenant-e-s et des médecins sont sans formations initiale, ni continuée, au sujet des réalités des lesbiennes et des femmes bisexuelles.

Dans ces situations, il est plus difficile de réagir... C'est moins clairement lesbophobe, c'est plus flou... Pourtant les conséquences peuvent être importantes : cela peut provoquer ou renforcer un mal-être, nous allons recevoir des mauvaises infos/ conseils/ examens, parfois, il peut y avoir des effets iatrogènes possibles (effets secondaires dus au traitement même). Les impacts sont encore plus négatifs en fonction du degré d'acceptation de soi au sujet de son orientation sexuelle, du sexisme, de homophobie et de l'hétérosexisme vécus et intériorisés, du degré d'affirmation de soi, de la fragilité du réseau social proche, etc...

    • garder son esprit critique en éveil, garder confiance dans ses ressentis

    • mettre ses limites autant que possible, parler de son malaise face aux propos, aux attitudes que l'on trouve inadéquats par rapport à nos besoins : « je pense que ce que vous dites, ce n'est pas ma réalité, mon besoin en venant vous voir est de..., pouvez-vous m'assurer que vous pouvez bien m'accompagner à ce sujet ? », « avez-vous une formation sur les LESbiENNES et leurs besoins en termes de santé? Comment comptez-vous vous former car je veux être bien prise en charge ? », « je me sens mal à l'aise par rapport à ce que vous dites, comment pouvons-nous créer une relation de confiance pour que l'accompagnement puisse se faire? ». Les intervenant-e-s et les médecins n'ont pas vraiment l'habitude que l'on se mette « à égalité » avec eux-elles, que l'on soit les guides de l'accompagnement, elles-ils peuvent en être étonné-e-s. Mais si l'intervenant-e se montre conciliant-e, se remet en question, a une attitude d'écoute et de respect, c'est bon signe pour la suite! Si par contre, il-elle se montre agacé-e, s'énerve, vous dit que vous avez un problème ou alors, vous dit clairement qu'elle-il n'est pas sûr-e de pouvoir bien vous accompagner étant donné ses valeurs, croyances, connaissances, alors, vous savez ce qu'il vous reste à faire: chercher un-e autre professionnel-le!

    • ne pas accepter d'interventions/ d'examens que l'on ne souhaite pas, qu'on l'on ne sent pas. Se faire confiance. Il n'y a jamais une obligation à se faire examiner!

    • Au besoin, utiliser « la phrase à 3 strates »:

      • Quand vous dites/ faites cela... (décrire le plus précisément possible)

      • Je me sens ... (en colère, mal, triste, vexée, déçue, incomprise...)

      • Je veux que ... (vous me respectiez, que vous cessiez de..., mettre fin au rendez-vous...)

    • Au besoin, quitter la pièce et changer de médecin

    • Au besoin, porter plainte à l'Ordre des médecins, des psy...


Les chouettes...

Trouver des médecins adéquat-e-s, c'est possible. Ca permet de prévenir les situations décrites ci-dessus...

    • utiliser le bouche à oreille, entre ami-e-s, en consultant des forums, des blogs... Mais tout en gardant l'esprit critique en éveil, car un-e médecin peut être super pour quelqu'une et pas pour une autre, il y a une relation de confiance qui doit se construire

    • au besoin, vous faire accompagner d'une amie pour la ou les premières fois. Mais seulement à votre demande (pas sur l'insistance de votre petite amie par exemple) et peut-être pas à chaque rendez-vous, car une consultation, ça reste quand même un lieu privé, pour vous-même!

    • chercher, se donner le droit de chercher un-e intervenant-e adéquat-e pour vous, ce n'est pas toujours (presque jamais d'ailleurs) la première personne venue! Mais oui, vous allez trouver « the » intervenant-e qui pourra vous accompagner, c'est sûr!

    • « tester » l'ouverture et la connaissance des médecins, soit en disant d'emblée votre orientation sexuelle si c'est possible pour vous, soit en le faisant comprendre (« c'est une amie lesbienne qui m'a donné vos coordonnées ») et observer les réactions du/ de la médecin. En fonction de sa réaction, prendre votre baromètre et voir si ça va pour vous d'être accompagnée par cet-te intervenant-e, médecin...

    • Garder confiance, il existe beaucoup de médecins qui sont très bien et de plus en plus se forment sur ces sujets. Vous pouvez consulter un-e intervenant-e plus spécialisée au sujet de la santé des lesbiennes, mais il y a aussi plein d'autres qui ont ce supplément d'humanité et de professionnalisme nécessaire pour être adéquat-e-s et avec qui vous pouvez faire un bout de chemin et être bien accompagnée (ces médecins se formeront en conséquence de leurs besoins pour vous accompagner, cela leur permettra aussi d'être mieux formé-e-s pour d'autres!)


Que faire encore?

Il y a encore d'autres pistes à suivre...

    • nous sensibiliser, nous solidariser les unes les autres, en nous racontant les difficultés et les succès avec nos médecins, en s'échangeant nos trucs et ficelles, nos bonnes adresses...

    • nous aider et nous soutenir les unes les autres pour consulter un-e gynéco et faire un dépistage régulièrement (chaque année, un rendez-vous!)

    • pour celles qui peuvent se le permettre, sensibiliser et informer nos médecins et intervenant-e-s (même si notre consultation n'a rien à voir avec notre orientation sexuelle!), en nommant notre orientation sexuelle, notre lesbianisme, afin qu'ils-elles se conscientisent que nous sommes là, dans leur clientèle, nous rendre visibles.

mercredi 4 avril 2012

A cause d'elles...

Quelle est la cause, le gêne ou la gêne?


Il y a toujours – et encore actuellement - des personnes qui ont cherché à connaitre "les causes" de l'homosexualité... Du moins, depuis que cela existe. C'est-à-dire depuis pas si longtemps que ça!

Les amours entre personnes de même sexe ont toujours existé, bien sûr ! Mais le regard social sur leurs relations et leurs amours a beaucoup changé à travers le temps et dans le monde... On remarque de nettes variations. Par exemple, la position des sociétés judéo-chrétiennes, historiquement, semble rejeter les pratiques sexuelles et les amours entre deux personnes de même sexe. Cela n'a pas toujours été le cas. Des historien-ne-s tel-le-s que John Boswell et plus proche de nous, Florence Tamagne, ont étudiés les représentations à ce sujet. A certains moments, l’Église catholique a même été tolérante par rapport aux relations entre personnes de même sexe. Mais diverses raisons économiques, politiques, sociales ont ensuite concouru à ce que l’Église se replie et se referme au sujet des amours entre personnes de même sexe, tout comme sur d'autres sujets tels que la contraception, les pratiques sexuelles entre personnes de sexes différents, ce que c'est être un homme, une femme, un couple, une famille...


Ce n’est que plus tard que le mot "homosexualité" est né. Comme le mot hétérosexualité, il apparait seulement vers 1885, au moment où le pouvoir médical prend la relève du pouvoir religieux en ce qui concerne les connaissances universitaires. En miroir de l'évolution du regard social porté sur les personnes dites inverties, la médecine n'allait plus tant condamner, comme c’était le cas du pouvoir religieux qui considère que c'est un pêché mortel, que chercher à traiter : l'idée dominante à partir de cette époque est que l’homosexualité est une maladie psychologique. Ils allaient chercher les causes pour « guérir » les personnes.


Cette position a changé à mesure que la société a évolué vers plus de tolérance et d'acceptation sur l’homosexualité, jusqu’à ce que les médecins et les chercheurs considèrent finalement que ce n'est pas une maladie, ils n'en trouvaient en outre pas les causes et ils ont mis en évidence que les symptômes éventuels de ces personnes étaient davantage dus aux pressions sociales et familiales qu’elles subissaient, plutôt qu'à une maladie psychologique.


Le corps médical et psy a petit à petit sorti l'homosexualité des guides des maladies mentales (APA, DSM...), et, depuis 1991, TOUS les pays (y compris le Vatican et les pays arabes) ont ratifié une proposition de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour dire que l'homosexualité n'est pas une maladie...


Cependant, que l’homosexualité ne soit plus considérée comme une maladie n’a pas arrêté les recherches sur les "causes" de l’homosexualité. On ne compte pas le nombre d'études qui ont vu le jour pour tenter de les identifier ! Certaines recherches sont faites dans une perspective essentialiste (ce serait dans la "nature", l'inné, c'est dans les gènes, le cerveau, les hormones...), d'autres sont orientées dans une perspective constructiviste (ce serait dans l'évolution, dans l'histoire de la personne, dans l'acquis, c'est dans la petite enfance selon le freudisme, les apprentissages sociaux, la théorie du rôle et de l'étiquetage...). A noter qu’une bonne partie de ces recherches sont franchement rigolotes avec un peu de recul… Si elles n'avaient pas d'implications concrètes sur des personnes, si elles ne se présentaient pas comme des vérités, on ne devrait même pas écrire un post sur ce blog! On pourrait seulement en rire!


Le bilan de ces recherches des "causes" ? Personne n'a pu trouver un facteur, ni même un ensemble de facteurs explicatifs, qui permet d'expliquer de manière valide scientifiquement la cause de l'homosexualité… Divers arguments ont été mis en œuvre, aucun ne résiste à la critique.

Mais le plus important à notre avis, c’est de connaitre les raisons de cette recherche permanente des "causes"… Cherche-t-on les causes de l'hétérosexualité??? Non... Parce que l'on considère que c'est "normal" ! Mais en fait, l’hétérosexualité n'est pas plus normale, elle est juste plus fréquente, ce n'est pas la même chose !


Chercher les causes, c'est considérer qu'il y a un problème, comme une machine cassée, on cherche la panne, pour arranger le problème (c’est à dire, "enlever" l'homosexualité, les amours entre femmes, entre hommes du monde)... Ce n'est juste pas possible. Et surtout, ce n'est pas souhaitable, car la diversité entre les humains fait partie de la vie et de ses forces...


Par ailleurs, il n’y a pas une homosexualité opposée à l’hétérosexualité : bien au contraire, l’orientation sexuelle est un continuum, qui va de ‘exclusivement hétéro’ à ‘exclusivement homo’, en passant par toute une palette de bisexualités, comme l’a décrit Kinsey. Et la bisexualité et l'homosexualité sont plus fréquentes que l'on croit...


Le problème, en bref, ce n'est pas l'homosexualité, c'est l'homophobie et le sexisme. Et les causes de ces derniers, on les connait, on peut facilement voir comment ils se construisent, se matérialisent et aux bénéfices et aux dépends de qui !


jeudi 15 mars 2012

Le frottis; quelle histoire!


Qu'est-ce qu'un frottis?


Faire régulièrement un test de dépistage, un frottis - test PAP ou examen de Papanicolaou- est très important : ce test détecte d’éventuels problèmes de santé sexuelle. S'il est fait régulièrement, il permet d’intervenir à temps. Par exemple, plus des cellules précancéreuses sont dépistées tôt, plus les chances de vaincre un cancer causé par le HPV (Human Papilloma Virus) sont élevées.


En deux mots, le test PAP est conçu pour déceler les cellules qui deviennent atypiques, anormales, sur votre col de l'utérus, et ce avant même qu'un cancer ne se développe. Le col de l'utérus, c'est la bas de l'utérus, qui rejoint le vagin. Au fond de votre vagin, vous pouvez sentir comme "le sommet d'un petit volcan" mais placé à l'envers, qui "ressort" vers votre vulve. Il s'agit du col de l'utérus. L'utérus est quand à lui, un organe impliqué dans les fonctions reproductives chez les femmes, c'est là que se loge l'embryon.


Le test PAP doit être fait régulièrement (que vous soyez ou non vaccinée contre le HPV). Selon nous, un rythme annuel, un test chaque année est le mieux, même si les contextes socio-économiques actuels ne favorisent plus toujours le remboursement du test aussi souvent et que les dernières recommandations changent (une fois tous les 3 ans est suffisant selon les médecins et chercheur-e-s*). Il se peut donc que vous deviez le payer certaines fois, il se peut que votre médecin ne veuille pas faire un test si souvent. A vous d'en parler avec votre docteur-doctoresse de confiance, de voir si cela est possible d'assumer financièrement le test certaines fois. En tout cas, allez voir votre médecin, gynécologue, une fois par an (vous pouvez bien sûr avoir une consultation sans réaliser de frottis), c'est vraiment important. Certains endroits offrent des consultations quasiment gratuites, avec des frais proportionnels à vos revenus, par exemple dans les centres de planning.


Le frottis consiste en un prélèvement d'un peu du liquide qui se trouve à l'intérieur du col de votre utérus, à la jonction entre les cellules du vagin et de l'utérus. Ce test s'effectue donc dans votre vagin. Il est effectué par un-e docteur-esse, gynécologue, uniquement lorsque vous êtes d'accord de passer cet examen. Ce test ne fait pas mal, mais il n'est pas très agréable. Il faut s'allonger sur une table de gynéco et écarter les jambes. Vous pouvez demander à ce que l'on vous explique par avance ce que l'on va vous faire et vous pouvez aussi demander à ce que la partie supérieure de la table, où se situe votre dos, soit relevée, afin de voir ce qui se passe. La personne va introduire en vous un spéculum lubrifié : il s'agit d'un instrument médical qui va permettre de voir votre vagin et d'accéder à votre col de l'utérus. Vous pouvez demander à ce que la-le médecin utilise le plus petit des speculum (même celui pour vierge, même si vous avez déjà eu des relations sexuelles) et qu'elle-il le réchauffe un peu avant (sinon, vous bénéficierez d'un effet cooling, frais, puisque l'instrument est fait de métal mais aux bouts tout arrondis). Ensuite, le-la médecin ouvre tout doucement le speculum, celui-ci s'écarte un peu, ce qui permet de voir le col.


Avec un genre de grand coton-tige ou d'une petite brossette douce, un peu de cellules qui se trouve dans votre col est prélevé. Ces cellules vont être envoyées au laboratoire afin de les examiner pour voir si tout va bien, ce qui est généralement le cas. Un autre test peut être fait au même moment de l'examen si vous êtes à risque de HPV. La-le médecin prend un autre genre de coton-tige, qui est imbibé d'un produit qui -bien qu'un peu acide- ne créé aucune sensation en nous, mais qui permet de voir les cellules, qui deviennent blanchâtres si elles sont "anormales".


Notez que au test PAP ou au test HPV, si la-le médecin constate des cellules anormales, cela ne veut pas dire que c'est grave, ni que vous avez le cancer! Cela donnera des indications des suites à donner à l'examen. Nous en parlerons dans un autre article.


Pour vous préparer au test PAP, vous ne devez rien faire de particulier. Cela ne fait pas mal, même si ce n'est pas le maximum de confort pendant l'examen. Le tout ne dure que quelques minutes. Pour favoriser votre confort, il y a un petit truc : essayez de vous détendre, de relâcher les jambes et le bas du dos et respirez lentement et profondément pendant l'examen, ceci vous aidera à détendre les muscles qui entourent votre vagin. N’hésitez pas à dire à la-au médecin si c'est votre premier examen et si vous avez peur, et si vous éprouvez trop d'inconfort, demandez-lui de cesser le test.


Pour la plupart d'entre nous, c'est surtout la première fois que l'on fait le test qui est impressionnant, après, ca devient une routine, ce ne fait plus rien d'aller faire son frottis...


Mais pour certaines d'entre nous, par exemple lorsque l'on a vécu des traumatismes sexuels au cours de la vie, si vous avez dû dépasser des abus et des agressions sexuelles, il arrive que ce test ne soit pas facile. Si vous le pouvez, dire cette information à votre soignant-e peut être utile pour qu'elle-il prenne encore plus de précautions. Si vous ne souhaitez pas le dire, vous pouvez lui faire comprendre que vous souhaitez qu'elle-il soit la-le plus douce-doux possible pour réaliser ce test, qui n'est pas facile pour vous. Vous pouvez aussi demander à une amie, votre amie, ou à une personne importante pour vous de vous accompagner pendant l'examen.


Pour que l'échantillon prélevé soit de bonne qualité, essayez de prendre rendez-vous au milieu de votre cycle menstruel (et en tout cas, le test ne peut pas être réalisé pendant vos règles), limitez vos activités sexuelles durant les 24 heures avant le test, ne faites pas de douche vaginale et n'utilisez pas de produits de type Iso-Bétadine®.


Le test PAP est un outil de dépistage, pas de prévention. Il ne traite pas, il ne guérit rien.


Après le frottis, la-le docteur-esse va faire un examen de vos organes, si vous êtes d'accord. Cela fait partie des examens à réaliser chaque année, lorsque vous aller faire votre frottis. Votre médecin va mettre des gants en latex très fins, va lubrifier ses doigts, va mettre doucement un doigt dans votre vagin et elle-il va poser son autre main sur votre ventre, pour voir si vos organes pelviens (ovaires etc.) sont de la bonne forme, de la bonne taille et au bon endroit. Cet examen dure très peu de temps et il est important.


Tant que nous y sommes, demandez à votre médecin de vous faire une palpation des seins, pour vérifier qu'aucun nodule - petite boule- n'y apparait. Elle-il fera aussi souvent une vérification en appuyant sous vos aisselles. En fait, les ganglions sous vos bras, au niveau de vos aisselles, gonflent en cas de nodule, même si celui-ci est tout petit et pourrait passer inaperçu à la palpation. C'est donc une vérification importante. Normalement, nous devons régulièrement faire une palpation nous-mêmes de nos seins, malheureusement, nous sommes trop peu à la réaliser. Demandez à votre médecin de vous expliquer la méthode pour bien palper vos seins: il y a des trucs et une façon de le faire! Et essayons de faire régulièrement ce test nous-mêmes et de nous encourager les unes les autres à le faire!


La santé de notre col est importante.


Il y a des facteurs de risque, et le col de l'utérus peut être atteint par des infections, dont le HPV, nous en parlerons bientôt. Il existe aussi des facteurs de protection sur lesquels nous pouvons agir, qui influencent notre santé globale et peuvent aussi avoir des effets sur le col de l'utérus. Utilisons les précautions durant les relations sexuelles mais aussi, boostons notre système immunitaire (en prenant soin de nous, de notre sommeil, de notre alimentation...), luttons contre le tabagisme, le stress, aménagons le plus possible certains changements liés aux étapes de vie...

*
http://well.blogs.nytimes.com/2012/03/14/new-guidelines-advise-less-frequent-pap-smears/?ref=health


mercredi 7 mars 2012

Le 8 mars...

Alors, petit préambule, non, non, on ne dit pas "la journée de la femme"! Même si les journaux en parlent parfois comme cela...


Pourquoi? Parce que ce serait réifier les femmes au travers de la Femme, emblème de l'éternel féminin, avec un ordre naturel, une logique essentialiste derrière... Gloire à la Femme et tout le toutim... Du moment qu'elles continuent à être et surtout, qu'elles restent à leur place de femme...


Or, les gentilles filles vont au paradis. Les vilaines vont partout...


Donc, c'est la journée internationale DES femmes et plus précisément, de leurs droits...

En outre, le jour où l'on ne devra plus avoir un jour pour ça, c'est que les droits seront atteints et là, on pourra vraiment faire la fête!!!!!


En attendant, nous nous engageons auprès de tous les mouvements qui travaillent pour faire respecter les droits des femmes en général et nous sommes à leurs côtés pour continuer de tenir compte de manière transversale, des variabilités parmi les femmes, dont les LESbiENNES, de toutes les couleurs, de tous les âges, de toutes les formes, partout dans le monde...


Car l'égalité, le respect des droits, c'est aussi une question de santé...

jeudi 1 mars 2012

La prévention des ITSS entre femmes... Mais encore?

Vivre, partir en voyage, traverser la rue, faire l'amour, c'est prendre des risques... Mais la plupart du temps, tout se passe bien, non? Et la sexualité sans risque, ça n'existe pas... Et si on ne fait rien, ce serait très ennuyant non? Alors, on fait comment?



Bien sûr, on essaye de réduire les risques au maximum (on fait des vaccins pour partir à l'étranger, on passe -parfois- quand le feu est vert pour les piétons, on utilise certaines précautions lors des relations sexuelles...).



Mais le risque Zéro n'existe pas. On va "juste" (mais c'est très important!!!!) réduire au maximum les risques... Il faut veiller à le faire, cela fait partie des choses importantes dans une relation, qu'elle soit passagère ou établie, il faut prendre soin de soi et de l'autre, ou vice versa, c'est comme vous voulez! Cela relève de l'éthique dans la relation, du respect qui est donné et reçu.


Pour réduire les risques, il faut être informées... Et dans le domaine de la santé affective et sexuelle, il y a peu de choses au sujet des LESbiENNES et comme nous l'avons déjà dit, les informations se répètent de l'une à l'autre des brochures d'informations.


Depuis de nombreuses années, la question des IST, Infections Sexuellement Transmissibles, lors des relations entre femmes, est restée en même temps négligée (en termes de recherche, d'actions de prévention) et en même temps, présentée comme un grave danger (la question du VIH-Sida entre femmes). Sous-estimée d'un côté, dramatisée d'un autre.


Sous-estimées, les ITSS entre femmes le sont car il reste des idées selon lesquelles, deux femmes ensemble "ne peuvent rien se refiler comme infections". Cela repose sur la méconnaissance des praticien-ne-s et des chercheurs-euses et sur une vision phallocentrée de la sexualité ("que peut-il bien exister s'il n'y a pas de pénis?", réponse lorsque l'on n'est PAS dans cette vision : plein de choses :) !!!!!). Si la sexualité entre femmes est ainsi banalisée, dénigrée, il en va de même des infections. Derrière ce processus, c'est la sexualité des femmes en général qui est ainsi mal considérée. Hors de la reproduction et de la contraception, la prise en compte de la sexualité des femmes reste encore trop souvent réduite.


Dramatisées, les ITSS entre femmes le sont aussi. Des messages qui émanent et qui se répètent de manière univoque proviennent souvent de femmes LESbiENNES qui travaillent auprès des gays, des prostitué-e-s, en prévention du VIH-SIDA. Il est bien connu que dès le début, les LESbiENNES ont été solidaires avec leurs amis et connaissances gays, frappés de plein fouet par cette épidémie, devenue une pandémie. Pourtant, durant des années, la question de la transmission du VIH entre femmes, ensuite des IST, n'a pas fait l'objet d'actions ou de recherche. Ni par les associations de gays, ni par d'autres. Ce n'est que récemment que la question des IST entre femmes apparait, pour une série de raisons et de motivations dont certaines sont louables. Mais pour faire poids, les messages font peur ("le VIH se transmet entre femmes!!!", cela est possible, il existe quelques cas, mais cela n'est pas très fréquent. Il faut réduire les risques en évaluant les pratiques de l'une et de l'autre, mais s'alarmer n'est pas de bon conseil). Pour être entendus, les messages résonnent comme ceux pour les gays et les hommes bi, ils ne tiennent pas suffisamment compte des réalités des LESbiENNES. Par contre, d'autres risques sont mis à l'écart. Pour diverses raisons (rencontre amoureuse, choix personnel mais aussi pression à la norme et à l'hétérosexualité), de nombreuses LESbiENNES disent avoir eu des relations sexuelles avec des hommes dans leur vie et certaines continuent à en avoir. Et les LESbiENNES sont parfois plus susceptibles de les avoir avec des hommes gays ou bisexuels, ce qui n'est pas sans intérêt en termes d'évaluation des risques.


Alors, la prévention des ITSS entre femmes doit gagner en expertise, la recherche doit être soutenue, les formations aux professionnel-le-s étendues, cela doit devenir une réelle attention, qui s'inscrit dans une perspective de santé globale pour les LESbiENNES (càd, tenir compte de tous les facteurs de risques et de protection, des niveaux individuels au niveau macro-social). Aussi, il s'agira pour nous, les LESbiENNES, de considérer que c'est important, nous sensibiliser les unes les autres, faire des tests de dépistage du col de l'utérus et consulter un-e gynéco chaque année.


NB: ITSS = Infections Transmises Sexuellement et par le Sang, IST = Infections Sexuellement Transmissibles. Souvent cela parle de la même chose, mais les termes ne sont pas les mêmes en Belgique, au Québec ou en France. ITSS correspond mieux à nos besoins, en tant que LESbiENNES.

santedeslesbienne@gmail.com

santedeslesbienne@gmail.com